Voyage d’étude au Luxembourg : une immersion culturelle et artistique pour les étudiant·es de Saint-Luc Liège
22 octobre 2025 by Benjamin Franssen
Du 8 au 10 octobre, près de 70 étudiant·es de l’ESA Saint-Luc Liège, accompagnés d’une dizaine d’enseignant·es et de membres du personnel, ont pris la route du Luxembourg pour un séjour de découverte culturelle et patrimoniale.
Ce voyage d’étude s’inscrit dans la continuité des actions menées par la section CROA (Conservation-Restauration des Œuvres d’Art) pour confronter les étudiant·es aux pratiques européennes de la conservation et de la restauration, et encourager une approche comparée des patrimoines.
Une initiative du département Conservation-Restauration des Œuvres d’Art
Organisé à l’initiative du département CROA, ce voyage avait pour objectif de plonger les étudiant·es dans la richesse muséale et patrimoniale du Luxembourg, tout en favorisant les échanges entre les différents niveaux d’études — B2, B3, M1 et M2.
Les accompagnateurs — Sophie Moreaux, Delphine Gourdon, Fabien Denoël, Noémie Drouguet, Valérie Rousseau, Justine Gautier, Catherine Cools, Manon d’Haenens, Claire Dehon, Vincent Martorana et Nico Broers — ont contribué à faire de ce séjour un moment de cohésion et de formation, où la curiosité et l’analyse critique étaient au cœur des activités.
Entre mémoire et modernité : trois jours d’exploration
Le séjour s’est ouvert à Clervaux, avec la découverte de la célèbre exposition The Family of Man, rassemblant les photographies humanistes d’Edward Steichen. Véritable hommage à l’humanité dans toute sa diversité, cette exposition, inscrite au registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO, a marqué le point de départ d’une réflexion collective sur le regard, la mémoire et la transmission visuelle.
Les étudiant·es ont ensuite rejoint Luxembourg-ville, où une visite guidée du centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, leur a permis d’explorer les fortifications et les différentes strates d’histoire qui structurent la ville.
La deuxième journée fut consacrée à la découverte des grands musées luxembourgeois : le MUDAM – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean, le Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art (MNHA). Ces visites ont nourri la réflexion des étudiant·es sur les relations entre art contemporain, patrimoine et restauration.
Enfin, la dernière journée a mis l’accent sur la rencontre avec des professionnel·les du patrimoine : atelier de restauration du MNHA à Bertrange, Musée national d’histoire naturelle et Lëtzebuerg City Museum. Ces moments privilégiés ont permis d’aborder concrètement les enjeux de la conservation, de la recherche et de la médiation des œuvres d’art.
Un voyage formateur et fédérateur
Au-delà de la richesse des visites, le voyage a favorisé la cohésion entre les étudiant·es, tout en renforçant leur regard critique sur les pratiques muséales et les démarches de conservation.
Ce séjour a également permis de comparer différentes approches de la conservation et de la valorisation patrimoniale — entre musées nationaux, ateliers spécialisés et institutions locales — et d’observer les enjeux liés à la préservation du patrimoine bâti, à la recherche scientifique et à la médiation auprès des publics.
Cette immersion internationale renforce ainsi la compréhension des réalités professionnelles auxquelles les futur·es restaurateur·ices seront confronté·es
« Le voyage au Luxembourg s’inscrit dans la volonté du département de former des restaurateurs et restauratrices conscients des enjeux actuels de la conservation, tout en nourrissant leur curiosité culturelle », souligne Noémie Drouguet, responsable du département Recherche et co-organisatrice du séjour.
Un voyage d’étude riche et fédérateur, qui illustre pleinement l’importance de la mobilité, de la découverte et de la transversalité dans la formation artistique et patrimoniale proposée à l’ESA Saint-Luc Liège.
Le Point Recherche 2025 à l’ESA Saint-Luc Liège : une soirée dédiée à « La réparation »
16 octobre 2025 by Benjamin Franssen
Lieu : La Box – ESA Saint-Luc Liège Date : Jeudi 2 octobre 2025
Pour marquer la rentrée académique 2025-2026, l’ESA Saint-Luc Liège a organisé une nouvelle édition de son Point Recherche, un rendez-vous qui met à l’honneur les projets menés par les enseignant·es, étudiant·es et invité·es de l’école. Cette année, la soirée s’articulait autour de la thématique annuelle « La réparation », explorée sous des angles artistiques, pédagogiques, sociaux et philosophiques.
Une thématique transversale et fédératrice
En ouverture, Roland Decaudin a présenté les enjeux de cette nouvelle orientation thématique. Dès cette année, l’ESA Saint-Luc Liège adopte une thématique annuelle qui irrigue plusieurs moments forts de la vie de l’école : les soirées Point Recherche, la Semaine Transversale et une grande exposition publique en fin d’année. En 2025-2026, c’est « La réparation » qui occupe cette place centrale. Notion plurielle, elle invite à porter attention à la fragilité et à l’altérité, tout en favorisant des pratiques artistiques durables, engagées et porteuses de sens.
Cette thématique s’enracine dans des projets développés en 2024-2025 : usage de la technique japonaise du kintsugi, conception d’objets pensés pour plusieurs vies, adoption de l’orthographe inclusive, ou encore design participatif d’un monument pour la paix. Autant de pratiques qui témoignent d’un dialogue fécond entre création et réparation.
Projets artistiques et démarches sensibles rojets marquants :
Plusieurs interventions ont illustré la diversité des approches possibles. Célia Charbaut et Stefan Askew ont présenté le village circulaire, une initiative où réparer revient à créer, encourageant les étudiant·es à s’approprier les matériaux et à réinventer les usages.
Valérie Rousseau, historienne de l’art et conservatrice-restauratrice, a proposé une réflexion sur le tiraillement entre création et restauration, en présentant diverses techniques de réparation artistique. Lidya Theodoridis a dévoilé Deuil blanc, un projet touchant autour de la perte de mémoire liée à la maladie d’Alzheimer, où l’art devient un vecteur de réparation symbolique des liens familiaux et mémoriels.
Enfin, Odile Knubben a présenté L’écho des flots, un dispositif commémoratif dédié aux inondations de Pepinster, transformant les récits personnels en mémoire collective partagée.
La réparation comme rapport à l’Histoire : l’intervention de Julien Jeusette d’échanges à Saint-Luc
Moment fort de la soirée, l’intervention de Julien Jeusette a apporté une dimension théorique et critique à la réflexion. Chercheur en littérature et philosophie politique, actuellement directeur de programme de recherche au Käte Hamburger Kolleg CURE (Université de la Sarre), Julien Jeusette explore les pratiques culturelles de réparation et les “fantômes” de l’Histoire.
À travers une analyse fine de récits fictionnels inspirés de traumatismes historiques, il a montré comment la littérature et les pratiques artistiques permettent de faire résonner des blessures collectives, de réinscrire les silences dans des narrations partagées, et d’ouvrir des espaces de réappropriation critique du passé. Son intervention a permis de lier la notion de réparation à des enjeux mémoriels et politiques, soulignant la puissance de l’art comme outil de résistance et de transmission.
Un moment d’échanges conviviaux e expérience enrichissante
La soirée s’est conclue autour d’un verre de l’amitié, propice aux échanges informels entre participant·es, invité·es et membres de la communauté de l’ESA Saint-Luc Liège. Les discussions ont prolongé les questionnements soulevés, confirmant la richesse et la pertinence de cette thématique transversale pour l’année à venir.
Retour sur la mission académique au Japon : une semaine de rencontres, de découvertes et de perspectives ESA Saint-Luc Liège renforce sa collaboration avec l’Université des Arts d’Aïchi (Japon)
10 octobre 2025 by Benjamin Franssen
En cette rentrée académique 2025, l’ESA Saint-Luc Liège souhaite revenir sur une expérience exceptionnelle qui s’est déroulée du 25 au 31 mai 2025 : la mission académique au Japon. Cette initiative a permis de renforcer nos liens avec les écoles supérieures d’art nippones et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour nos étudiant.e.s, enseignant.e.s et chercheurs. Le service international en profite également pour lancer un appel à contribution afin de continuer à développer ces partenariats (plus d’infos prochainement).
Une exposition, un voyage, des rencontres
L’Exposition universelle d’Osaka constitue un rassemblement international majeur, réunissant plus de 160 pays autour de leurs innovations technologiques, scientifiques, sociales et culturelles. La Belgique y participe activement et, dans ce cadre, Wallonie-Bruxelles International (WBI) a organisé une mission académique visant à développer et renforcer les partenariats avec les établissements d’enseignement supérieur japonais.
L’ESA Saint-Luc Liège était représentée par M. Roland Decaudin, directeur, Valérie Rousseau, professeure en restauration de céramique, ainsi que Nico Broers , professeur en restauration de peinture et Stefan Askew, chargés des relations internationales. La délégation a participé à un programme riche combinant visites officielles, rencontres institutionnelles et échanges bilatéraux avec plusieurs écoles d’art japonaises.
Déroulé de la mission académique au Japon
Dimanche 25 mai – Ouverture et immersion artistique La semaine a débuté par l’ouverture officielle de la semaine « Fédération Wallonie-Bruxelles » au pavillon belge de l’Exposition universelle d’Osaka. Ce moment a permis à la délégation belge de se retrouver au cœur d’un événement international majeur, entourée de représentants de nombreux pays et institutions. La journée s’est poursuivie par la visite de l’exposition Folon, Agent of the Imaginary au Musée Abeno Harukas, qui mettait en lumière l’œuvre emblématique de Jean-Michel Folon, offrant une première immersion artistique et culturelle au Japon. Voir le programme officiel
Lundi 26 mai – Premiers partenariats académiques La délégation s’est rendue à l’Université Seikei d’Osaka afin d’explorer les possibilités de collaboration dans les domaines de la bande dessinée, de l’illustration et du design graphique. Cet établissement privé, membre du groupe éducatif Gakuen, accueille environ 3 500 étudiant.e.s, dont 1 000 au sein des départements arts et design. Les échanges ont permis de poser les bases de futurs partenariats et d’identifier des synergies avec la Tainan University of Technology, déjà partenaire de l’ESA Saint-Luc. En savoir plus sur la collaboration avec Taïwan
Mardi 27 mai – Rencontre institutionnelle à Tokyo La journée a été marquée par la rencontre officielle à l’Université des arts de Tokyo en présence de Mme Elisabeth Degrijse, Ministre de l’Enseignement supérieur. Cette rencontre a offert un cadre formel pour discuter des enjeux de la coopération académique et des échanges entre les établissements belges et japonais. La mission s’est poursuivie par un séminaire à l’ambassade de Belgique à Tokyo, consacré aux leviers d’action favorisant la mobilité internationale avec le Japon. Article sur la visite
Mercredi 28 mai – Découverte de l’Université des arts d’Aichi La délégation a ensuite visité l’Université des arts d’Aichi, située dans la banlieue de Nagoya. Cette université publique, accueillant environ 1 000 étudiant.e.s, s’est révélée être un environnement idéal pour discuter de collaborations dans les domaines de la conservation, du design, de l’illustration et de la sculpture. Les échanges ont été enrichissants, offrant une perspective sur les méthodes pédagogiques et artistiques japonaises.
Jeudi 29 mai – Design et conservation à Tokyo À Shibuya, la délégation a rencontré la Nippon Designer School, en plein cœur de Tokyo, pour explorer des pistes de collaboration dans le design et les arts appliqués. En parallèle, Valérie Rousseau et Nico Broers ont animé une masterclasse de conservation-restauration à l’Université des arts de Tokyo, faisant suite à l’échange initié en 2024 dans le cadre du programme ASEM-DUO. Cette expérience avais notamment permis aux participant.e.s de découvrir de près l’art du Kintsugi et les techniques japonaises de restauration. La Masterclasse proposée par les deux enseignants de l’ESA était consacrée aux prises de décision sur les interventions à mener dans le contexte de conservation de patrimoine endommagé. Ils y ont notamment présenté le cas de la restauration du Bethléem de Verviers meurtri au cours des innondations de l’été 2021. Découverte du Kintsugi à Tokyo
Vendredi 30 mai – Clôture et perspectives La masterclasse de conservation-restauration s’est poursuivie, offrant une immersion approfondie dans les techniques et pratiques japonaises tandis que la mission officielle s’est conclue par la cérémonie de clôture au pavillon belge de l’Exposition universelle, marquant la fin officielle de cette semaine riche en rencontres et échanges.
Samedi 31 mai – Immersion culturelle à Kyoto Avant le retour en Belgique, la délégation a profité d’une journée culturelle à Kyoto, permettant de découvrir le patrimoine historique et artistique japonais, et de conclure la mission sur une note d’enrichissement culturel et humain.
Perspectives et appel à contribution
Quatre mois après cette semaine riche en découvertes et en échanges, il est temps de concrétiser le potentiel et les partenariats identifiés lors de la mission. Le service international de l’ESA Saint-Luc invite donc l’ensemble de la communauté à manifester son intérêt pour poursuivre et renforcer les collaborations avec les écoles supérieures d’art japonaises.
Cette mission au Japon constitue une étape majeure dans le développement des relations internationales de l’ESA Saint-Luc, offrant à nos étudiant.e.s, enseignant.e.s et chercheurs un horizon élargi pour l’échange, l’apprentissage et l’innovation artistique.
CVG au festival Transat de Cambrai
21 août 2025 by Stagiaire Communication
CVG au festival Transat de Cambrai
Du 21 au 27 avril 2025, dix étudiant·e·s en communication visuelle et graphique de l’ESA Saint-Luc Liège ont pris part au festival Transat Graphique à Cambrai. Cette mobilité, inscrite dans le projet Prompto, s’intègre dans un dispositif transfrontalier imaginé par l’association Fig. (Liège) et l’ESAC de Cambrai, qui associe expositions, workshops et conférences autour du design graphique contemporain.
Durant une semaine, les étudiant·e·s liégeois ont travaillé main dans la main avec leurs homologues cambraisiens. Ils ont participé à l’ensemble de la préparation de l’événement : scénographie, impressions, finitions, accrochage et installation des œuvres. Ce travail collectif a trouvé son aboutissement lors de l’ouverture de l’exposition à la Chapelle des Jésuites, un lieu patrimonial exceptionnel en présence des directeurs des deux ESA, M. Roland Decaudin et Mme Sandra Chamaret.
Au-delà de la production visuelle, cette expérience a revêtu une forte dimension pédagogique. Les étudiant·e·s ont pu mettre en pratique leurs compétences en communication visuelle et graphique dans un contexte réel, où la collaboration, la gestion de projet et l’adaptabilité étaient essentielles.
Ils se sont confrontés aux réalités de la scénographie, de l’édition et de la médiation, tout en développant des compétences transversales précieuses : organisation en grand groupe, écoute, esprit d’équipe.
Cette immersion a aussi permis de découvrir des pratiques contemporaines centrées sur des valeurs fortes : création collective, mutualisation des moyens, réemploi et consommation raisonnée. Autant d’approches qui rejoignent les préoccupations actuelles des designers graphiques émergents, telles que les met en avant Transat Graphique.
En parallèle du travail, des moments conviviaux – repas partagés, soirées festives – ont renforcé la cohésion du groupe. Le gîte, loué pour l’occasion, a constitué un véritable lieu de vie et d’échanges, permettant aux étudiant·e·s de se ressourcer après des journées intenses.
Cette mobilité a été rendue possible grâce au soutien du programme Erasmus+ (mobilités courtes de groupe) et à l’engagement des enseignant·e·s Marie Sion et Benjamin Dupuis, qui ont coorganisé l’atelier créatif avec l’ESAC de Cambrai.
Une exposition ouverte, participative et festive !
Du vendredi 20 au dimanche 22 juin, l’ESA Saint-Luc Liège vous invite à explorer l’univers créatif de ses étudiant·e·s lors de l’EXPO 2025. Pendant trois jours, l’école se transforme en un espace d’exposition vivant, révélant la richesse et la diversité des projets issus de ses neuf sections artistiques.
Au programme : sélection de travaux marquants, ateliers participatifs, démonstrations, rencontres et moments festifs. L’événement offre ainsi une immersion unique dans les pratiques et expérimentations artistiques portées par les étudiants de cette promotion 2024-2025.
Que vous soyez amateur d’art, curieux ou futur étudiant, venez découvrir et partager l’énergie créative qui anime Saint-Luc !
Lancement de l’exposition autour de la récupérathèque : installations spontanées, fresque collaborative, affiches engagées et valorisation des rebuts créatifs.
18h à minuit : La Cave – Bar éphémère + Samedi 21 & dimanche 22, de 12 à 18h00.
Dégustation de vins ainsi que de « La Torgnole », bière artisanale de Saint-Luc, brassin 2025.
Samedi et/ou Dimanche (voir programme détaillé) :
Une école en mouvement
L’EXPO 2025 est bien plus qu’une exposition : c’est une immersion dans les pratiques contemporaines, un lieu de dialogue entre disciplines, et une célébration de la créativité sous toutes ses formes !
Entrée libre et gratuite Lieu : ESA Saint-Luc Liège, Boulevard de la Constitution 41, 4020 Liège
Trois scénographies de fin d’études qui donnent corps au réel
28 mai 2025 by Stagiaire Communication
Trois projets de fin d’études à l’ESA Saint-Luc Liège : mémoire, scène émergente et écoute publique
À l’ESA Saint-Luc Liège, la scénographie ne se contente pas d’habiller des plateaux. Elle sort, elle s’infiltre, elle interroge le réel, elle bouscule les certitudes. Chaque année, les étudiant·es du Master 2 Architecture d’intérieur – option Espaces scénographiques se frottent au monde, armé·es de concepts, de poésie et d’un solide sens du terrain.
Leur mission : faire vibrer des lieux, réveiller des mémoires, donner voix à l’invisible, retisser le lien entre espace et société. En 2025, trois projets frappent fort, chacun à leur manière. Trois gestes scénographiques, trois invitations à arpenter autrement nos territoires.
L’écho des flots
Marcher pour se souvenir à Pepinster
Odile Knubben
Juillet 2021. Pepinster, commune de la Vesdre, submergée, meurtrie, lessivée par des crues historiques. Quatre ans plus tard, la ville porte encore les stigmates du désastre. Odile Knubben, elle, choisit de ne pas détourner le regard.
Avec « L’écho des flots », elle invente une marche-mémoire, un parcours de 1,9 km, ponctué de dix stations comme autant de balises dans le labyrinthe du deuil collectif. Ici, pas de grandiloquence, mais des gestes sobres : bottes peintes, QR codes à même le sol, citations d’habitant·es, photographies d’Éric Muller. Un pictogramme discret guide les pas, un dépliant donne le ton : entre mémoire, résilience et culture du risque.
La scénographie devient ici passeuse d’émotions. Elle relie les récits de six habitant·es recueillis sur le terrain, et transforme l’espace urbain en théâtre de la mémoire. Marcher, c’est résister à l’oubli. La scénographie, c’est l’art de transformer la douleur en partage.
ADDus
Faire scène ensemble, faire émerger autrement
Leila Boulafdel, Amaury Escole, Sara Doyen, Marie Dubois
ADDus, c’est un cri de ralliement, une invitation : « Ajoutez-nous ». Né dans le cadre du Master 2, le projet s’est imposé comme une plateforme dédiée aux artistes émergents, mêlant performance, scénographie et muséographie.
L’événement, organisé par ce collectif au Hangar à Liège le 9 mai 2025, a rassemblé Jaffa, Saki Hausman et Roswein autour d’un dispositif scénographique conçu sur mesure pour magnifier leurs univers : concert immersif, live painting, installation visuelle.
Scénographier autrement :
Un événement pensé comme un laboratoire collectif, entre jeunes artistes et futur·es professionnel·les de la scène culturelle.
Une mise en lumière d’identités multiples, rendues visibles par l’espace, la lumière, la matière.
Une scénographie accessible, pour que l’accompagnement scénique ne soit plus un luxe réservé à une élite.
ADDus, c’est aussi un manifeste pour une scène plus ouverte, plus curieuse, plus solidaire.
Le Bon Choix
Scénographier l’écoute dans l’espace public
Line Lambercy et Coraline Pesesse, deux étudiantes en Master 2, avec le soutien de leur camarade Debora Scalvini – ESA Saint-Luc Liège
Comment rendre visible un contenu audio ? Comment scénographier un podcast dans l’espace public ? Ce sont les questions qui ont guidé deux étudiantes dans leur projet en partenariat avec la Cité des Métiers, 48 FM, le pôle académique Liège-Luxembourg et le podcast « Le Bon Choix ».
Leur réponse : un mobilier d’écoute autonome et modulable, conçu pour offrir une expérience sonore fluide, accessible et identifiable dans différents contextes (salons, écoles, espaces publics).
Intention et dispositif :
Création de zones d’écoute debout et assises, confortables et intuitives
Intégration de casques avec et sans fil, selon les préférences du public
Délimitation claire de l’espace numérique dans l’espace réel
Espaces de rangement pour les outils de communication
Mise en place d’un support pour flyers, goodies et documentation
Scénographie visible depuis l’extérieur et l’intérieur, pour attirer et inviter
Ce projet mêle design, médiation et signalétique dans un geste scénographique sobre mais efficace, qui donne forme à l’intangible : écouter devient une expérience spatiale.
L’école, laboratoire du réel
À l’ESA Saint-Luc Liège, la scénographie sort des murs, investit la ville, les salles de concerts, les espaces publics. Chaque étudiant·e choisit sa cause, mène l’enquête, s’immerge dans le tissu social, collabore avec habitant·es, institutions, artistes. Le résultat ? Des projets ancrés, vibrants, professionnels, qui font de la scénographie un outil d’écoute, de transformation et d’engagement.
Ici, la scénographie n’est pas un luxe, mais une nécessité. Un art du présent, au service des récits, des voix, des territoires.
La Flagellation : un chef-d’œuvre monumental renaît à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège
27 mai 2025 by Stagiaire Communication
Longtemps délaissé et jugé irrécupérable, le tableau monumental La Flagellation (6 x 4 mètres) sort aujourd’hui de l’oubli grâce au travail passionné des étudiants et enseignants de la section Conservation – Restauration des œuvres d’art de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc à Liège.
Source : Grégory Faucquez, Nord Littoral, 12 mai 2025.
Un trésor artistique en péril
Après des décennies passées dans les sous-sols du musée des Beaux-Arts de Calais, ce tableau d’une valeur patrimoniale exceptionnelle affichait un état de dégradation alarmant. Enroulé, fissuré, rongé par l’humidité, son support textile était pulvérulent, fragilisé, criblé de lacunes béantes et de moisissures, recouvert d’un vernis altéré, et marqué par plus
d’une vingtaine de plis profonds. La couche picturale, elle, se soulevait par endroits, voire avait totalement disparu.
Un véritable défi technique, nécessitant une rigueur scientifique, une minutie extrême et une bonne dose d’inventivité.
Un projet piloté par l’expertise et l’innovation
Ce chantier de restauration, impulsé par la volonté de Dominique Darré, conseiller municipal de Calais, s’est déroulé sous la supervision du professeur Olivier Verheyden. Ici, tradition et modernité se conjuguent : les restaurateurs mobilisent des techniques classiques – nettoyage doux, traitement antifongique, pontage fil à fil, renforcement par crépine de soie – tout en y greffant des outils technologiques de pointe.
Parmi ces innovations, un plotter de découpe numérique ultra-précis permet de recréer, au dixième de millimètre près, les pièces manquantes de la toile, réalisées dans un polyester stable. Chaque lacune est photographiée, vectorisée, puis découpée pour s’intégrer parfaitement au support original.
Une œuvre patrimoniale en pleine renaissance
Attribuée sans certitude au peintre Alexis Mathonat (1832–?), La Flagellation illustre un épisode biblique dramatique et solennel : Jésus comparaissant devant le grand prêtre Caïphe, avant d’être flagellé. Cette scène, puissante et emblématique, est représentative de la peinture historique du XIXe siècle.
Ce projet ambitieux s’inscrit dans la durée. Plusieurs années seront nécessaires avant que l’œuvre restaurée puisse retrouver sa place à l’église Notre-Dame de Calais, aux côtés de son pendant restauré, La Prise de Calais.
Une formation au cœur de la mission patrimoniale
Cette restauration exceptionnelle est également une opportunité unique pour les étudiants de la section Conservation – Restauration des œuvres d’art de l’ESA Saint-Luc Liège. En travaillant sur un chef-d’œuvre d’une telle envergure, ils développent des compétences techniques pointues, un sens artistique affiné, ainsi qu’une rigueur indispensable à la transmission et à la protection du patrimoine culturel.
Leur engagement, conjugué à celui de l’équipe pédagogique, illustre parfaitement la mission fondamentale de cette section : faire revivre les œuvres d’art et garantir leur préservation pour les générations futures.
Bravo à tous les acteurs de ce projet exceptionnel, alliant savoir-faire traditionnel, innovation technologique et passion pour le patrimoine artistique !
Une immersion au cœur du design à Milan
9 mai 2025 by Stagiaire Communication
Une immersion au cœur du design à Milan
Dans le cadre de la Milan Design Week, la Politecnico di Milano a organisé un programme intensif hybride (BIP) autour du design. Six étudiant·e·s de Master 2 en Design industriel de l’ESA Saint-Luc Liège ont eu la chance de participer à cette semaine unique mêlant cours, workshops, visites et découvertes. Voici leurs impressions.
Ce fut une semaine riche en découvertes. Le programme associait conférences, enseignements, explorations libres et immersion dans la vie culturelle milanaise. À la Politecnico, nous avons assisté à plusieurs cours animés par des intervenants aux profils variés, chacun apportant sa vision du design. Ces cours avaient pour objectif de nous aider à observer les expositions avec un regard affûté, critique et sensible.
Nous avons notamment eu accès au Salone del Mobile grâce à un pass pour la journée. Même si une seule journée était un peu courte vu l’ampleur de l’événement, cela nous a permis de découvrir une incroyable diversité de projets. Le Salone Satellite nous a particulièrement marqués : plus expérimental, plus jeune, plus proche de notre travail à Saint-Luc.
L’ambiance générale de la Milan Design Week est difficile à décrire tant elle est foisonnante. Des expositions surgissent à chaque coin de rue — souvent gratuites — dans des lieux parfois insolites : anciennes églises, hôtels de luxe, galeries, boutiques… On comprend vite que cette effervescence est alimentée par les designers indépendants et grandes marques qui louent temporairement ces espaces pour exposer leurs créations. Il suffisait de flâner dans un quartier pour tomber par hasard sur plusieurs installations, souvent étonnantes.
Ces rencontres impromptues ont nourri notre inspiration. Nous avons eu l’occasion d’échanger avec des designers, de découvrir des démarches innovantes et même de croiser des objets que nous avions étudiés au cours de notre formation. C’était l’occasion de faire des liens, de nourrir nos projets de fin d’études et d’ouvrir nos perspectives.
En parallèle, cette semaine nous a permis de découvrir le fonctionnement de la Politecnico di Milano, ses ateliers, ses espaces, et les projets menés par ses étudiant·e·s. Nous avons aussi rencontré des jeunes venu·e·s d’autres pays, avec qui nous avons pu échanger autour de nos visions du design et du métier de designer.
Koen De Winter à l’ESA Saint-Luc Liège : pour un design industriel durable et profondément humaniste
7 mai 2025 by Stagiaire Communication
Koen De Winter à l’ESA Saint-Luc Liège : pour un design industriel durable et profondément humaniste
Un parcours international, une vision engagée
Formé à l’Akademie voor Industriële Vormgeving d’Eindhoven, Koen De Winter débute sa carrière chez Volvo en Suède, avant de rejoindre Mepalservice BV aux Pays-Bas, où il s’impose rapidement comme un innovateur dans le domaine des plastiques et des techniques de fabrication. Refusant la logique du jetable, il propose dès les années 1970 des solutions durables, comme un nouveau système de lave-vaisselle industriel, motivé par une conscience environnementale précoce et un souci d’économie des ressources.
Après avoir dirigé des équipes de design aux Pays-Bas et au Danemark, il s’installe au Québec en 1979, où il prend la direction du design chez Danesco, puis fonde Hippodesign et l’Atelier Orange, mêlant artisanat, design et développement régional. Son engagement ne se limite pas à l’industrie : il s’illustre aussi par des projets à forte portée sociale, comme la conception de prothèses de pied accessibles pour les victimes de mines antipersonnelles. Son parcours exceptionnel a été salué par de nombreux prix, dont le prestigieux Henry van de Velde Award et un doctorat honorifique de l’Université Laval.
La technique comme langage et moteur d’innovation
Plutôt que de dresser un simple bilan de carrière, Koen De Winter a invité l’auditoire à repenser le rapport entre artisanat et design industriel. Selon lui, la technique n’est pas un simple outil, mais un langage qui façonne l’objet, lui confère une identité et une histoire. Un objet issu d’un atelier, pensé pour durer et répondre à un véritable besoin, porte la trace du geste, du lieu, du temps. Cette dimension, trop souvent sacrifiée sur l’autel de la production de masse, est pour De Winter le cœur même de l’innovation.
Réconcilier la main et l’esprit
Pour De Winter, il n’existe pas d’opposition entre artisan et designer : au contraire, c’est dans la rencontre de ces deux univers que naît la créativité. Les contraintes techniques, loin de brider l’imagination, deviennent des moteurs d’invention. Il l’illustre par des exemples concrets de sa carrière, où la compréhension fine des matériaux et des procédés de fabrication a permis de renouveler la forme et l’usage des objets du quotidien.
Un appel à la responsabilité et à la transmission
En conclusion, Koen De Winter a insisté sur la nécessité de transmettre aux jeunes générations une éthique du design fondée sur la durabilité, la curiosité et l’engagement. Concevoir, c’est aussi assumer ses choix de matériaux, valoriser le travail bien fait et ralentir le temps de production pour mieux inscrire l’objet dans la durée.
Le design, pour Koen De Winter, est une manière d’habiter le monde et de tisser du lien – entre les disciplines, entre les générations, entre l’humain et la matière. Un message fort, qui a trouvé un écho particulier auprès des étudiants et enseignants présents, tous repartis avec la conviction que l’avenir du design se jouera dans l’alliance du geste et de la pensée.