Jay Fergusson est entendu par la police sur sa participation aux troubles. Il doit s’expliquer sur les nombreux clichés qu’il a pris représentant la même mystérieuse jeune femme.
L’Américain est encore sous le choc des semaines écoulées. Tout est allé si vite. Il était avec ses amis Françoise, Didier, Sarah, et Gilles lorsque le Quartier latin s’est embrasé. Il était toujours là, armé de son appareil photo, lorsque la police a chargé rue Gay-Lussac. C’est le départ de ce nouvel album de Warnauts et Raives paru au Lombard dans la collection Signé.

Alors que la France s’apprête à célébrer le cinquantième anniversaire de Mai 68, Warnauts et Raives plongent dans les coulisses de la révolte étudiante pour mieux tenter d’en comprendre les racines. Après leurs trois précédents diptyques – Les Temps nouveaux, Après-guerre, Les Jours heureux –, qui dépeignent la Belgique rurale des années 40 à 60, les deux auteurs se concentrent cette fois sur quelques semaines clefs de l’Histoire de France. Plus ramassé, plus rythmé, leur récit met en lumière les oppositions politiques fondamentales qui fragilisaient, dès le départ, le camp des mutins. Bien qu’amis de longue date, Jay, Françoise, Didier, Sarah, et Gilles ne poursuivent pas les mêmes objectifs lorsqu’ils se mettent à rêver d’un renversement du vieux général. Si Sous les pavés ne cherche pas à résumer, en bande dessinée, le déroulé des journées de manifestations, il s’appuie sur une solide documentation – ainsi que de nombreux témoignages – pour mettre en lumière le quotidien de quelques uns des derniers révolutionnaires français en date.