Dernier vernissage pour l’expo itinérante “Unfree Labor”, au Bois du Cazier.

Le vendredi dernier, le Bois du Cazier à Charleroi a accueilli l’exposition fascinante “Unfree Labor”, résultat d’une collaboration dynamique entre diverses institutions académiques (Université de Liège, Université du Luxembourg, ESA Saint-Luc Liège) et musées, dont le DASA (Dortmund), la Fonderie (Bruxelles), le MUAR (Luxembourg) et bien sûr le Bois du Cazier. Le vernissage a offert une expérience novatrice sur le travail non-libre, combinant scénographie immersive, témoignages poignants et réflexions percutantes.

Dès la conceptualisation de l’exposition, “Unfree Labor” s’est distinguée par son caractère participatif, impliquant des étudiants en muséologie de l’Université de Liège, des étudiants en Histoire publique, le Media Lab de l’Université du Luxembourg, et des étudiants de l’École supérieure des arts Saint-Luc à Liège, créant ainsi une synergie stimulante entre différentes perspectives académiques.

Suite aux premières réunions entre partenaires, un workshop intensif de deux jours, organisé par les étudiants en design social (CVG) s’est tenu à Saint-Luc. Ce fut le véritable point de départ de l’exposition, conçue et produite en deux ans. Plus de cinquante étudiants, accompagnés par les équipes des musées, ont élaboré les intentions et la structure de l’exposition. L’objectif était clair : dépasser les limites historiques pour examiner des situations contemporaines et sensibiliser en particulier les jeunes adultes entrant dans le monde professionnel.

Les concepts clefs :

Le résultat de ces réflexions a donné naissance à des concepts clés qui ont guidé la création de l’exposition. Parmi ceux-ci, on retrouve le “flou”, l’idée de “rendre visible l’invisible”, la notion d'”identité qui s’efface”, et l’importance de l'”effort” pour susciter une prise de conscience. Ces concepts ont été habilement traduits en installations et supports de médiation. Dès l’entrée, les visiteurs sont confrontés à des cubes arborant des extraits de grandes déclarations sur le travail équitable. Cependant, le portrait “haché” sur l’affiche suggère une réalité plus complexe, illustrant comment le travail peut influencer notre identité. Un chantier de construction symbolique met en lumière les situations d’exploitation, soulignant que les solutions sont toujours en construction.

Une exploration intime :

L’exposition se déploie ensuite comme un labyrinthe, invitant les visiteurs à fournir un effort pour découvrir des témoignages concrets. Des “vitrines” présentent des éléments de la vie quotidienne derrière un fin grillage, rappelant que certaines réalités méritent un regard plus attentif. Le parcours explore des thèmes tels que le travail des livreurs à vélo, les conditions des travailleurs des abattoirs, le travail du sexe, les jeunes au pair, et le travail des détenus en prison. Enfin, la sortie de l’exposition confronte les visiteurs à l’ambiguïté du système dans lequel nous vivons. Sonner aux portes et se confronter à nos propres contradictions suscite une réflexion profonde sur notre contribution inconsciente à ces situations. Cet effort, bien que parfois inconfortable, est un appel à l’attention et à la nécessité de ne plus fermer les yeux sur ces réalités peu visibles.

Les installations et l’identité graphique de l’exposition, conçues par des étudiants de scénographie et de communication visuelle et graphique, témoignent d’une collaboration fructueuse. Les musées partenaires ont également été chaleureusement remerciés pour leur confiance dans ce projet audacieux.

L’exposition “Unfree Labor” promet une expérience immersive et éducative, incitant les visiteurs à repenser leur relation au travail et à contribuer à la lutte contre les situations de travail inéquitables. Elle sera ouverte au public au Bois du Cazier jusqu’au 14/04/24.

Ne manquez pas cette opportunité unique de plonger dans les nuances du monde du travail contemporain !

Formation ARES / ANdÉA : enjeux politiques et opportunités de financement pour les ESA en Belgique et en France.

Les 12 et 13 décembre derniers, la Direction, le Service International, le Département Recherche et le Service Communication de l’ESA Saint-Luc Liège ont participé à une formation conjointe organisée par l’ARES et l’ANdÉA, en collaboration avec des collègues de l’Association nationale des écoles supérieures d’art. Ces deux journées ont offert une plongée approfondie dans les enjeux politiques et les opportunités de financement pour les écoles supérieures des arts en Belgique et en France.

Le premier jour a été marqué par des interventions de Barbara Stacher de la Direction générale pour l’Education et la Culture de la Commission européenne, ainsi que de Gabriele Rosana, Policy Director à Culture Action Europe. Ils ont posé le cadre européen et éclairé les participants sur les enjeux politiques et les opportunités de financement cruciaux pour les écoles supérieures des arts. Une table ronde a suivi, mettant en lumière des expériences inspirantes et des méthodologies de montage et gestion de projets, partagées par des représentants d’écoles prestigieuses telles que TALM, le Conservatoire royal de Bruxelles, l’École Supérieure d’Art et Design Grenoble Valence, ENSAV La Cambre, TALM, LUCA School of Arts, et la Haute école des arts du Rhin.

Un atelier interactif, animé par Anne Flavie Germain de Relais Culture Europe, a permis aux participants de réfléchir de manière pratique sur la coopération européenne et ses enjeux. La journée s’est conclue par une visite inspirante à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles – Ecole supérieure des Arts, où le projet Arts & Crafts a été présenté en présence des partenaires du projet, d’enseignants, et d’étudiants impliqués.

La deuxième journée a débuté par des présentations détaillées des programmes Creative Europe et Erasmus+ par des représentants de la DG Education Culture. Les participants ont eu l’occasion de se plonger dans l’action clé 2 du programme ErasmusPlus grâce à l’intervention de Fanny Lacroix-Desmazes. En clôture de ces deux journées intensives, les gestionnaires des relations internationales des ESA belges et françaises ont mis en pratique leurs connaissances lors d’ateliers sur la construction de partenariats de coopération et les aspects concrets du montage. Les ateliers, animés par Annabel Vuillier – Cools de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation et Laurent Beauthier de l’AEF-Europe, ont favorisé des échanges fructueux.

Un grand merci aux participants, aux intervenants pour leurs précieuses contributions, ainsi qu’à nos partenaires (La France en Belgique, Campus France) et à l’équipe organisatrice (Alice Brunot, Elise Vanderhofstadt, Elodie Decostre, ANdÉA Association nationale des écoles supérieures d’art) pour ces journées d’échanges riches en rencontres et en perspectives ! 🙏

L’avenir des écoles d’art : retour sur FAST45 Futures (Un)known.

Les 6 et 7/12 derniers, l’ESA Saint-Luc Liège a participé à l’événement #FAST45 Futures (Un)known à Bruxelles. Les représentants de l’école ont activement contribué aux discussions sur l’avenir des écoles d’art, explorant les tendances émergentes, les défis et les opportunités qui façonneront le paysage artistique de demain.

Dans le cadre d’un projet de recherche Erasmus+ Knowledge Alliance, l’initiative FAST45 a été coordonnée par la LUCA School of Arts. L’événement qui en découlait a présenté différents scénarios pour l’avenir de l’enseignement supérieur en arts et les recommandations politiques associées. Des ateliers de réflexion ont eu lieu sur le campus bruxellois de la LUCA School of Arts, suivis de conférences à la CINEMATEK.

FAST45 Futures (Un)known, un événement catalyseur d’idées novatrices ! Pour ceux qui n’ont pas pu participer à l’événement, découvrez les ressources et la plateforme d’apprentissage : https://learningplatform.fast45.eu/

Département recherche : présentation des projets en cours.


Le Département recherche de l’ESA Saint-Luc Liège tient à remercier chaleureusement l’ensemble des participants et orateurs qui ont assisté à la soirée qui s’est tenue hier, le 29 septembre 2023. Votre présence ont contribué à faire de cet événement un moment mémorable. Au cours de cette soirée, nous avons eu le plaisir de vous présenter les projets du Département recherche, abordant des thématiques variées, de la préservation du patrimoine culturel à la création artistique contemporaine, en passant par le design des milieux et la représentation des femmes dans l’histoire photographique. Vos échanges et votre intérêt pour la recherche à l’ESA Saint-Luc Liège sont très appréciés. Encore une fois, merci à tous pour votre participation et votre contribution à cette soirée enrichissante.

Voici le programme complet :

  • 17h10-17h40 : Le Bethléem verviétois : un projet fédérateur 

Par Nico Broers, Dr. Meriam El Ouahabi et Valérie Rousseau.

En juillet 2021, « le Bethléem », théâtre miniature, emblématique du folklore verviétois, a subi de plein fouet les dégâts liés aux inondations. Ces scènes religieuses et populaires se composent d’une grande diversité de matériaux, tous atteints profondément par les boues et l’eau polluée. 

Notre objectif commun dans le cadre de cette recherche, est de mieux cibler les méthodes de restauration, en tenant compte de la diversité et de la fragilité des matériaux (bois, céramique, porcelaine, peinture, papier, paraffine…). 

Vu l’ampleur de la tâche et le nombre important d’œuvres sinistrées, des échanges interdisciplinaires seront nécessaires pour prendre en charge, tous ensemble (étudiants et professeurs de conservation-restauration) ces objets et trouver des solutions d’intervention adéquates. 

Dr. Meriam El Ouahabi 
Conférencière de sciences chimiques en CROA, ESA Saint-Luc Liège et chercheuse à l’Université de Liège, AGEs.

Formation : Doctorat en Sciences, Université de Liège 

Domaines de recherche : céramique, matériaux à base d’argile et composite, matériaux pour restauration, étude de sédiments, recyclage de déchets solides  

Publications : > 60 articles  

Nico Broers  

Professeur en CROA peinture, ESA Saint-Luc Liège 

Formation : Master C-R à la Northumbria University, Royaume-Uni.  

Activités : membre du conseil ENCoRE, membre du conseil d’administration APROA/BRK, directeur de ARTBEE Conservation, membre du comité de rédaction de CeROArt, chercheur au sein de l’unité de recherches interfacultaire AAP (ULiège) 

Valérie Rousseau 

Professeur en CROA céramique ESA Saint-Luc 

Formation : Licence en histoire de l’art, ULiège, Graduat en conservation d’objets d’art, Saint-Luc Liège 

Activités : Restauratrice indépendante à l’Atelier SIO2   

Domaines d’intérêt : Pratique et restauration de céramique : façonnage, décoration, techniques variées, zelliges, carrelages, Kintsugi 

Le développement des technologies numériques dans tous les domaines de l’activité humaine a modifié radicalement les processus de conception et de production. Les hypothèses de notre recherche ne sont pas de nier ces progrès technologiques, mais d’en contrebalancer les manques en initiant un changement de paradigme, à savoir considérer :  

  • le toucher en tant que potentialité de communication.  
  • le tangible comme accompagnement indispensable du numérique.   

D’un point de vue méthodologie, notre protocole de recherche-création, vise à mettre en parallèle un objet existant et un objet recherché pour que la matérialité des caractéristiques tactiles et tangibles de l’objet observé, éclaire par analogie les caractéristiques projetées du second. Exploitant la découverte des objets de la collection Diricq, le projet vise en particulier à cultiver la connaissance de la perception haptique et intégrer la manipulation et le toucher comme moteur de créativité. 

Sylvie Leroy 

Architecte, diplômée en 1987 de l’ISA st Luc de Liège. Dès 1990, elle collabore avec I. André, E. Maudoux et E. Wathieu à des projets d’art plastique, d’architecture, d’aménagement intérieur, d’espace public ou d’ouvrage d’art au sein de la société d’architectes AC&T, srl  -Architecture, Contexte et Téguments- avec le souci d’y étayer un point de vue technique, plastique ou poétique de l’architecture. Depuis 2016, elle mène également un travail pédagogique, en tant qu’enseignante à l’ESA Saint-Luc Liège en Design industriel et en Architecture d’intérieur. 

Hilke Vervaeke 

En tant que Designer industriel, diplômée en 1998 de l’ESA Saint-Luc Liège, Hilke Vervaeke a fondé la société Focus-id, bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement et l’exécution de projets innovants pour des sociétés et des marchés publics. Avec Daniel Steenhaut, elle a créé ID-Sceno au Maroc, bureau de conception pour l’aménagement scénographique. Elle mène également un travail de transmission pédagogique, en tant que professeur d’atelier et de recherche formelle en Design industriel à l’ESA Saint-Luc Liège. 

  • 18h10-18h40 – Colin Ponthot – Action recherche et design des milieux 

Le design des milieux se propose une pratique du contexte apprenant : identifier de façon située des problématiques et ce qui les lient les unes aux autres. L’étude des milieux ou mésologie est l’étude de la relation des êtres vivants entre eux dans leur environnement. Le concept plus large d’écologie remplace la mésologie au cours du XIX siècle. La mésologie réapparaît sous la forme d’un outil conceptuel lié à l’éthologie, soit à l’étude du comportement animal, pour s’élargir ensuite à l’humain. Pour la mésologie, il y a une distinction entre milieu et environnement. Chaque individu a un champ d’action en relation à son mode de vie qui peut être défini comme étant son milieu. L’ensemble des vivants partage le même environnement à différentes échelles et le milieu est propre à chaque entité vivante. En tant que designer, voir l’environnement comme un ensemble de bulles poreuses interagissant les unes avec les autres, permet de multiplier les points de vue et les astuces pour recueillir et transformer des connaissances en projet design.

Présentation du livre « Design et pensée du Care, pour un design des luttes et des singularités » s’inscrit dans l’axe « soin, corps, écologie » de la ligne de recherche Design des Milieux DMLab de l’ENSAD Nancy. Ce livre est la compilation d’un atelier, d’un colloque et d’une exposition sur la thématique du soin et ce qui la lie au design. 

Retour sur le travail en immersion en mars 2022 d’une équipe d’étudiantes en Master Design des Milieux à l’Olivier, un service d’aide à la jeunesse situé à Bruxelles. 

Colin Ponthot 

Designer et professeur de design à l’ENSAD Nancy. Il a coordonné l’Option Design de 2013 à 2015 et 2022-2023. Il est affilié à la ligne de recherche du département Design des Milieux DM-Lab. Son travail en design sonore a été montré dans de nombreux centres d’art et festivals en Belgique et à l’étranger. Il vit et travaille à Bruxelles. 

  • 18h40-18h50 – Sandrine Dryvers et Elodie Ledure – Avant-Devant – Femmes dans tous ses états 

Contactées par Anne Drechsel, responsable des archives photographiques du Musée de la Vie wallonne, pour prolonger et renouveler leurs différentes collections, nous avons désiré proposer, à côté du travail de collaboration de la section Photographie avec le musée, une recherche plus spécifique, encore jamais réalisée, consacrée à la représentation des femmes dans les collections photographiques du musée. 

Parallèlement à cette recherche, et pendant une année académique, nous créons, au sein d’un laboratoire où se croisent professeurs, étudiant(e)s, alumni et artistes extérieurs, des images contemporaines autour de représentation féminine, éclairée par des récits de vie et des témoignages. Les images anciennes côtoient les nouvelles, elles se répondent, se mélangent, en créent de nouvelles. L’objectif est une exposition/publication grand public. 

Sandrine Dryvers est cinéaste, photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

Elodie Ledure est photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

  • 18h50-19h – Noémie Drouguet, coordinatrice du Département recherche 

Brève présentation du rapport d’activité du Département recherche et des projets en développement 

  • 19h-19h30 : Verre de l’amitié 

Appel FRArt 2024 – FNRS

Appel FRArt 2024 : une invitation à la Recherche en Art

Nous avons le plaisir de vous annoncer le lancement de l’appel du Fonds de la Recherche en Art (FRArt – FNRS) pour l’année 2024. Ce prestigieux appel offre une opportunité unique aux artistes et collectifs artistiques de collaborer avec une École Supérieure d’Art (ESA) dans le cadre de projets de recherche en art.

Les projets sélectionnés auront la possibilité de bénéficier d’un financement d’une durée allant de 9 à 24 mois. Il est important de noter que les ESA ne sont pas tenues de contribuer financièrement aux projets, mais elles peuvent apporter leur soutien précieux en termes de ressources et d’expertise. En retour, les artistes-chercheurs auront l’occasion de dynamiser la recherche au sein des écoles, créant ainsi une synergie fructueuse entre l’art et la recherche.

Le Département Recherche a élaboré, avec l’appui du Commission Recherche, un document pour clarifier le soutien qu’elle s’engage à apporter aux candidats et les bénéfices attendus, ainsi que la procédure d’évaluation et de sélection (voir document joint). En outre, vous êtes invité à consulter la documentation relative à cet appel sur le site du FRArt : Mini-guide Appel annuel 2024 et Règlement 2024.

Nous encourageons vivement chacun d’entre vous à diffuser largement cet appel au sein de vos réseaux artistiques et académiques. Les candidats, qu’ils soient internes ou externes, sont invités à manifester (par e-mail) leur intention de déposer un dossier dès que possible auprès de Noémie Drouguet. Veuillez noter que les propositions complètes doivent être soumises à l’ESA avant le 31 octobre pour la première phase de sélection.

Pour toute question, manifestation d’intérêt, demande d’aide à la rédaction du dossier ou pour vous inscrire à la séance d’information en présentiel ou en ligne, veuillez contacter Noémie Drouguet à l’adresse suivante : drouguet.noemie@saint-luc.be.

Nous sommes impatients de découvrir vos projets innovants et de collaborer avec vous dans le cadre de l’appel FRArt 2024, et contribuer ensemble à l’avancement de la recherche en art.

Unfree Labor, une expo itinérante

Unfree Labor – Travailler est-il un choix ?

L’exposition, conçue avec des étudiants et des enseignants de l’ESA Saint-Luc Liège, a été inaugurée ce 11 novembre à Dortmund

 

Deux ans et demi après le lancement du projet, l’exposition Unfree Labour a ouvert ses portes au public à la DASA à Dortmund où elle reste visible jusqu’au 15 janvier. Fruit du travail d’étudiant.e.s et d’enseignant.e.s de notre école, mais aussi de l’Université de Liège et de l’Université du Luxembourg, cette exposition interroge la limite – floue – entre le travail libre et le travail non-libre, à travers un focus sur quelques situations qui nous sont, pour certaines, assez familières. Elle adresse aussi des questions aux consommateurs et consommatrices que nous sommes toutes et tous… L’exposition a été réalisée en partenariat avec quatre musées, qui la présenteront successivement : outre la Dasa, qui l’accueille actuellement, l’expo sera aussi présentée au Muar (Kayl, Luxembourg) en février prochain, à la Fonderie (Bruxelles) en juin et au Bois du Cazier (à l’automne prochain).

 

Les partenaires lors du vernissage le 11 novembre. L’ESA est représentée par Florence Plihon, Maëlle Paquay, Noémie Drouguet et Arnaud Sohet.

 

Une conception muséographique et scénographique basée sur des propositions initialement formulées par des étudiants

 

Après les premières réunions entre partenaires du projet, un workshop de deux jours a été organisé en octobre 2020 par les étudiants de master en Design social et numérique (CVG), avec Marie Sion, Olivier Evrard et Florence Plihon. Ce grand brainstorming a rassemblé une quarantaine d’étudiants de différents horizons ainsi que plusieurs spécialistes et a permis de tracer les grandes lignes l’exposition : 

  • parler de situations actuelles, dans nos trois pays (Belgique, Allemagne, Luxembourg) ;
  • souligner l’écart entre les textes officiels ou de référence (Droits de l’Homme, Organisation mondiale du travail…) et la réalité concrète, vécue, à travers des témoignages ;
  • s’adresser prioritairement aux jeunes adultes, sur le point d’entrer dans la vie active, susceptibles de se retrouver dans des rapports de domination et d’exploitation ;
  • proposer à tous les visiteurs d’ouvrir les yeux sur ce thème qui demeure un tabou et de réfléchir sur des questions qui restent floues : où est la limite entre le travail librement choisi et le travail « non-libre » ? Quand ai-je le choix, quand ne l’ai-je pas vraiment ? Quel est mon propre rôle dans ces mécanismes de domination et d’exploitation ?
  • donner l’envie de s’engager et contribuer à la protéger les jeunes – entre autres – de ces situations de travail inéquitables. 

Workshop les 7 et 8 octobre 2020 © Marie Maréchal

   

Comment traduire ces intentions par la scénographie et le design graphique ?

Les concepts qui sont-tendent la forme, l’ambiance et l’identité visuelle de l’exposition sont : l’inconfort, le flou, l’invisible rendu visible (ou inversement), l’identité qui s’efface, l’évocation de situations concrètes, familières pour la plupart, le tout sous le regard de jeunes femmes et hommes, qui nous fixent dans les yeux

 

Des portraits de jeunes hommes et femmes, réalisés par Pascal Damuseau, jalonnent l’exposition

 

Concrètement, bien que l’exposition ne soit pas grande, le parcours évoque le labyrinthe, avec quelques passages légèrement oppressants. Des « vitrines » qui présentent par quelques accessoires et mises en scène derrière un fin grillage plutôt qu’une vitre. Il faut faire un léger effort pour regarder à l’intérieur. Ce ne sont pas des trésors qui sont mis en valeur mais des éléments de la vie quotidienne, à regarder selon une nouvelle perspective. Cela peut mettre mal à l’aise. Pour passer d’un thème à l’autre, d’une section à l’autre, il faut se faufiler entre des visages des jeunes hommes et de jeunes femmes, qui nous regardent dans les yeux. Leur regard déterminé est très interpellant. Ils nous disent qu’ils veulent travailler librement ! Dans les différentes parties de l’exposition, les « objets authentiques » à  mettre en valeur sont des témoignages, des interviews, du vécu raconté de différentes manières. Le visiteur doit regarder attentivement, écouter, tendre l’oreille, fouiller, pédaler, chercher à comprendre des réalités diverses, si proches de nous et pourtant si peu visibles.

Le visiteur entre dans un chantier de construction : l’échafaudage exprime une situation concrète où se pratique parfois l’exploitation de personnes en situation précaire. De plus, l’échafaudage est universel et son principe existe depuis des siècles. Sur un plan plus conceptuel, il renvoie à l’idée de chantier, en tant que travail en cours, à la fois pour rendre visibles des situations que nous ne voulons pas toujours regarder en face, et pour montrer que les solutions sont toujours cours en construction. Les bâches translucides qui entourent l’espace d’exposition permettent d’apercevoir certains éléments, en cachent d’autres, jouent sur le flou.

 

Conception scénographique : Arnaud Sohet, Clara Cornot, Maëlle Paquay, Anatole Jouanin (Architecture d’intérieur).

 

A l’entrée, des cubes portant des extraits de grandes déclarations, accueillent le visiteur. Chacun a droit au travail, à des conditions de travail équitables etc. Bien sûr, quoi de plus normal ? Qui prétendrait le contraire ? Pourtant, le portrait « haché » de l’affiche semble dire autre chose : le travail peut troubler, affecter notre propre identité, déshumaniser parfois. Ce visage, comme passé à la déchiqueteuse de documents, nous fixe avec un air déterminé qui peut mettre le visiteur mal à l’aise. Le ton est donné.

 

Identité visuelle et design graphique : Nathan Bertemès et Sophie Goblet (CVG)

 

Installation sur le thème des livreurs à vélo et des faux-indépendant, d’après un concept initial de Chloé Arlotti, Thomas Baltus, Joy Cox et Arturo Mancini (CVG)

Il faut « fouiller » dans les tiroirs pour en savoir plus sur les camgirls et les camboys. Installation d’après un concept initial de Justine Frederick, Loris Henin , Rose Thiry et Rémi Dejonghe (CVG).

Station d’écoute pour des témoignages relatifs au travail des détenus dans les prisons belges, d’après le concept initial de Nathan Bertemes, Zoé Guillaume, Anaïs Legrand et Monica Vilardosa Cabello (CVG).

Dispositif pour la conclusion : des petites maisons auxquelles on doit « sonner » pour se confronter à nos propres contradictions. D’après un concept initial de Zélie Guiot, Théa Jentges, Eléna Massart, Grégoire Trichon (CVG).

 

Maëlle Paquay (diplômée en AI l’année passée) prend la pose à côté du colophon de l’exposition ☺

 

En tant qu’enseignants, nous sommes heureux d’avoir pu travailler sur cette thématique avec nos étudiants et avec nos collègues Sophie Goblet, Marie Sion, Florence Plihon, Maud Dallemagne et Daniel Renzoni, pour ne citer que celles et ceux qui se sont le plus impliqués. Pour les musées partenaires de ce projet, travailler avec des jeunes en cours de formation constitue une prise de risque – même s’ils sont encadrés par leurs enseignants – et nous les remercions chaleureusement de nous avoir fait confiance pour mener à bien avec eux ce beau projet. 

 

Arnaud Sohet et Noémie Drouguet

L’Objet qui parle : exposition

L’Objet qui parle : exposition

Témoins choisis du croisement, plus ou moins heureux, de la fonction et de la forme, les objets du quotidien rassemblés par le designer industriel Philippe Diricq s’offrent à de multiples explorations. Étudiants et enseignants de l’École supérieure des Arts Saint-Luc Liège s’y aventurent depuis trois ans et donnent ici la parole à cette collection étonnante.

La curiosité qui anime le collectionneur, arpentant dès l’aube les brocantes à l’affût d’une trouvaille, a essaimé et inspiré les jeunes artistes, créateurs, designers, conservateurs-restaurateurs. Sensibles et engagés, ils se révèlent des citoyens capables de réfléchir aux enjeux de la société et enclins à devenir des acteurs de changement.

Car ces objets du quotidien, d’une apparente banalité, n’évoquent pas seulement l’ingéniosité et le besoin d’innovation qui s’expriment à chaque époque. Fondamentalement, les objets parlent de l’humain. Ils racontent l’histoire de notre culture domestique et industrielle ; ces artéfacts disent notre manière de produire et de (sur)consommer. Miroir et mémoire, ils partagent notre intimité. Ils nous interrogent sur ce que nous voulons conserver et transmettre. Dès lors, ils deviennent des prétextes pour des recherches pédagogiques et artistiques en phase avec les enjeux actuels du développement durable et de la préservation du bien commun.


Cette exposition s’inscrit dans le cadre du forum Sans transition

– – – – > LES TEMPS FORTS DE L’EXPOSITION < – – – –

  • 6 novembre, 11h : vernissage et performance de Jérôme Poloczek
  • du jeudi au samedi, 14h-18h : performance en continu de Carolina Bonfim avec Flavio Rodrigo et Pol Esteve Castelló
  • 18 novembre : journée d’étude du Frart à l’ULiège. Programme complet.
  • 26 novembre, 16h : finissage, performance de Sarah Wéry et présentation du livre L’objet qui parle

 – – – -> INFORMATIONS PRATIQUES < – – – –


Exposition accessible gratuitement
Du 6 au 26 novembre 2022
Du mardi au samedi, de 14h à 18h (ou sur rendez-vous pour les groupes)
Au Théâtre de Liège et à la Société Libre d’Émulation

 

 

 

Photos du finissage (performance de Sarah Wery et présentation du livre L’Objet qui parle – 26/11/2022) :

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Appel FRArt 2023

Appel FRArt 2023

L’appel du Fonds de la Recherche en Art (FRArt – FNRS) est lancé : tout artiste ou collectif artistique, en collaboration avec une ou plusieurs Écoles Supérieures des Arts, peut répondre à cet appel et introduire un projet de recherche en art !

Retrouvez ci-dessous le Mini guide pour l’appel bi-annuel du FRArt 2023 :

Les projets sélectionnés pourront être financés durant un an. Les ESA ne doivent pas contribuer financièrement mais peuvent apporter leur soutien aux projets qu’elles sélectionnent. En retour, les artistes-chercheurs contribueront à dynamiser la recherche au sein des écoles.
Une belle opportunité que Saint-Luc ne voudrait pas manquer…

Le Département Recherche a élaboré, avec l’appui du Commission Recherche, un document pour clarifier le soutien qu’elle s’engage à apporter aux candidats et les bénéfices attendus, ainsi que la procédure d’évaluation et de sélection :

Cet appel est à diffuser largement dans vos réseaux !

Les candidats, internes ou externes, sont invités à manifester dès que possible leur intention de déposer un dossier auprès de l’ESA. Les propositions complètes doivent être déposés à l’ESA le 31 octobre au plus tard, pour la première phase de sélection !

Une séance d’information aura lieu le mercredi 28 septembre à 12h30 au local A108.



Sur demande à Noémie Drouguet, il est possible de suivre la séance à distante, merci de prendre contact avec elle.

Pour toute question ou aide à la rédaction du dossier, contactez Noémie Drouguet

Voir aussi le règlement du FRArt :


L’an passé, c’était au tour de Carolina Bonfim, soutenue par notre ESA, d’obtenir la bourse du FRArt avec son projet La dernière archive. Performer le patrimoine disparu du Musée national de Rio de Janeiro. Vous pourrez retrouver une partie de son travail et ses recherches sous la forme d’une performance visible, du jeudi au samedi, lors de la future exposition L’objet qui parle, qui se tiendra du 6 au 26 novembre au Théâtre de Liège et à la Société Libre d’Émulation. Toujours dans le cadre de cette exposition et de sa bourse FRArt, Carolina organise le 18 novembre, une journée d’étude ouverte à tous à l’Université de Liège autour de ses recherches.

“L’objet qui parle” : Exposition

Exposition évolutive // laboratoire // interactive

L’objet qui parle 





Témoins choisis du croisement, plus ou moins réussi, de la fonction et de la forme,  les objets du quotidien rassemblés par le designer Philippe Diricq s’offrent à de multiples explorations. 

Étudiants et enseignants de l’école s’y aventurent depuis deux ans et donnent la parole à cette collection étonnante. 





L’objet qui parle présente l’étonnante collection d’objets du quotidien constituée par le designer Philippe Diricq tel un terrain s’offrant à des explorations multiples : étudiants et enseignants s’y aventurent depuis deux ans, donnant la parole à ces « témoins choisis du croisement, plus ou moins réussi, de la fonction et de la forme ». 

Initiative du Département recherche et du groupe de travail qui l’anime, le programme L’objet qui parle dessine un fil conducteur permettant de parcourir l’extraordinaire richesse d’un thème qui, ancré dans le concret – la présence des objets dans l’école –, s’en dégage pour suivre des chemins propres d’une part à la production artistique et d’autre part à la recherche-création. Dès son arrivée en septembre 2019, ce “support pédagogique” hors-normes a suscité l’enthousiasme et a révélé des opportunités de collaboration pédagogique interdisciplinaire tout en servant de point d’ancrage pour des activités de recherche. Les quelques 250 objets confiés à l’école par Philippe Diricq rejoindront bientôt Charleroi, où ils seront conservés au BPS22 et exposés au centre de formation de Design Innovation.

L’exposition présentée durant le mois d’octobre s’inscrit dans une démarche de laboratoire, elle est évolutive et interactive. Elle va s’enrichir progressivement de travaux d’étudiants et des commentaires des visiteurs invités à « faire parler » les objets et elle sera animée par un workshop sur la perception tactile comme moteur de création. Dévernissage le 28 octobre à 18h, en présence de Philippe Diricq.

   

        

Informations pratiques

Accessible gratuitement

Du 5 au 31 octobre 2021

Du mercredi au samedi

De 14h à 18h

Au B9

Cette exposition a bénéficié du soutien de la Sowalfin