De retour en Belgique depuis quelques jours, Vincent Albert, professeur à l’ESA (PUB), revient sur son séjour en Indonésie, et le workshop donné à l’institut indonésien des arts de Yogyakarta autour du dessin d’observation et de l’animation.

« Ma mission en Indonésie a été l’occasion de faire des rencontres importantes qui humainement me marqueront pour longtemps. J’ai découvert un peuple indonésien bienveillant, dénué de toutes mesquineries. Toujours souriant et optimiste. Très curieux de voir débarquer un étranger en train de dessiner leur pays avec son ipad ».
Vincent Albert

Le texte ci-dessus est l’introduction du workshop « Mes meilleurs souvenirs sont ceux que je dessine », animé par Vincent Albert, conférencier, auprès des étudiants de l’ISI Yogyakarta, en Indonésie. Dans ce texte, l’auteur explique sa vision de l’art et de la mémoire, et comment le dessin peut être utilisé comme moyen de conserver les souvenirs.
L’auteur encourage également les élèves à se concentrer sur les détails du quotidien, et à créer des dessins en vue de les animer pour amplifier l’expérience sensorielle, grâce à l’animation de certains éléments (eau, vent, …) :
» Par nature, notre mémoire est fragile. Et, parfois, nous avons même tendance à oublier délibérément des choses afin d’éviter les moments difficiles. En revanche, nous nous souvenons de tous les détails des moments agréables que nous avons vécus en dessinant. Nous nous souvenons parfaitement de chaque place et des sensations éprouvées à ce moment-là : le vent, les odeurs, les bruits, les gens qui passaient. C’est cette expérience que je veux faire découvrir aux élèves. Une expérience sensorielle au service de la mémoire.

Un moment riche qui a suscité curiosité et réflexion et ne manquera pas de créer d’intéressantes discussions et débats au sein de nos sections. Ce fut une merveilleuse introduction à un workshop destiné aux étudiants de bande dessinée qui se tiendra du 17 au 21 avril sur les sujets de la précarisation de la société, de la démocratie, de la justice sociale, les manières de faire évoluer la société par l’art, questionner l’ordre établi, et s’émanciper avec créativité.

L’auteur analyse plusieurs centaines d’albums jeunesse pour montrer comment le politique se manifeste dans la littérature jeunesse. Les analyses proposées sont subtiles et détaillées et permettent de débusquer toute irruption d’une opinion discutable dans le livre jeunesse. L’auteur souligne que chaque livre jeunesse est un livre de soumission ou d’émancipation selon qu’on décèle ou non sa portée politique.
Lors de cette rencontre, Christian Bruel a révélé à l’ensemble des étudiants présents (salle comble !) ces attitudes et comportements si courants dans la société et pourtant trop peu abordés dans la littérature jeunesse car difficiles à traités ou controversés, ce au profit d’une littérature jeunesse quelque peu consensuelle.

C’est pourquoi sa démonstration met en exergue les propositions s’inscrivant dans la logique inverse, qui ont l’ « audace » d’aborder des sujets tels que les discriminations, l’environnement ou la justice sociale. Il met en avant des personnages tels qu’une mère célibataire épanouie mais perçue comme « marginale », une mare collectivisée par ses canards, des enfants solidaires résistant à « ceux qui décident », un chien libertaire se disant conservateur, des masculinités moins hégémoniques, des filles rebelles plus nombreuses et de possibles mondes entrevus. Christian Bruel encourage donc une littérature jeunesse plus engagée et critique.

Toutes les photos :
Vendredi 3 mars, 19h00, Centre culturel des Chiroux.

Nous tenons à féliciter Hadir Jallali, lauréate du grand prix de cet événement annuel, porté pour cette quatrième édition sur le thème du « temps » et autour du slogan « Dis-moi dix mots à tous les temps » ! L’affiche de Hadir est dès lors l’affiche officielle de la prochaine édition de « La langue Française en Fête » !

De plus, deux autres étudiantes ont aussi été remarquées. Mention spéciale pour Charlotte Guilleaume et Lorie Dangoxhe, qui à l’instar de Hadir Jallali, ont reçu les félicitations du Ministre-Président de la FWB Pierre-Yves Jeholet par courriel.

« Grand Lion, on s’ennuie ! » soupirent Lapin, Souris et Écureuil. « On joue à… 1, 2, 3, sauter ! » propose Grand Lion. Lapin veut aller très loin et très fort, jusqu’au rocher. Souris veut partir encore plus loin. Arrive Oiseau, lui aussi veut jouer à « 1, 2, 3… voler ! » « Nous aussi, Grand Lion, on veut voler ! »

Dans ces toutes nouvelles pages, hautes en couleurs et en douceur, nous retrouvons avec (grand) plaisir Grand Lion et ses amis, que nous avions rencontrés dans « Dans mon nid ».
Ensemble, ils nous plongent dans les défis des tout petits et les aident à surmonter leurs peurs, pas à pas, en sautillant joyeusement !
Des pages où l’on retrouve avec délice toute la malice de l’auteur et ses personnages.



Émile Jadoul est professeur à Saint-Luc. Il enseigne en illustration.
« C’est dans le creux de l’oreille que m’arrivent les mots de mes albums. Mon crayon les dessine et l’aventure démarre. Il neige souvent dans mes images. Un petit lapin m’accompagne; alors je lui mets une écharpe pour qu’il ne prenne pas froid, parfois il la partage. Tiens, c’est le début d’une histoire ! »
N’hésitez pas à aller lire les mots des libraires de Point virgule à Namur pour en apprendre d’avantage à propos d’Émile et de ses (nombreux) albums !
Disponible dans toutes les librairies jeunesses.
Et prochainement en consultation à la Bibliothèque de l’ESA Saint-Luc Liège !
Le grip et la fondation Rosa Luxemburg sont à l’initiative de cette bande dessinée qui vous explique le commerce international des armes, montre ce qui ne va pas et offre un aperçu de la façon dont nous pourrions mieux lutter contre la prolifération d’armes. Ils nous invitent à plonger dans ce monde méconnu du commerce des armes…

Il est impossible de déterminer le nombre d’armes à feu qui circulent dans le monde mais une chose est certaine : il n’y en a jamais eu autant ! Selon les dernières estimations, il y en aurait aujourd’hui plus d’un milliard. Et si l’on considère les quantités qui sortent chaque jour des arsenaux, ce flux n’est pas près de diminuer.
Les États européens portent une grande part de responsabilité dans cette situation.
Les armes fabriquées en Europe sont utilisées pour blesser et tuer dans le monde entier. Alors que des gens perdent leur vie, leur santé, leurs proches et leur logement dans les conflits armés, les fabricants d’armes génèrent des profits. L’industrie européenne de l’armement est un secteur opaque qui viole les lois, influence les décideurs et se dérobe souvent à ses responsabilités.
Il n’y a pas de contrôle suffisant du commerce des armes en Europe. Une fois qu’une arme a été exportée, personne ne peut garantir quoi que ce soit. Entre la préservation des intérêts économiques et le respect des droits humains, entre les engagements pris au niveau international et la réalité pratique, il y a des marges et des contradictions.
Face à cette complexité, le GRIP et la Fondation Rosa-Luxemburg (Bureau de Bruxelles), ont estimé qu’il était important pour nous, citoyens, de découvrir certains rouages du système, pour nous permettre de mieux comprendre et peut-être de peser sur les décisions, parfois contestables, que prennent les autorités dans ce domaine. Cette bande dessinée explique le commerce international des armes, montre ce qui ne va pas et offre un aperçu de la façon dont nous pourrions mieux lutter contre la prolifération d’armes. Nous vous invitons à plonger dans ce monde méconnu du commerce des armes… Suivez le guide !
Précommandes pour la version papier et version numérique disponible gratuitement en ligne dès le 1er décembre.
Diplômé de la section Illustration et actuellement enseignant des ateliers de Bande Dessinée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, Philippe Sadzot présente aujourd’hui la sortie de sa nouvelle BD : Confinement, déconfinement, en route vers un monde meilleur.
Je m’appelle Philippe Sadzot, j’ai été diplômé de la section Illustration et cela fait maintenant plus de vingt ans que je donne cours d’atelier en Bande Dessinée. En dehors de mon travail d’enseignant, je suis auteur de plus d’une quinzaine de bande dessinée et illustrateur de dessin de presse. Je participe également aux ateliers de sérigraphie aux Ateliers Dony et j’ai pris part à plusieurs fanzines. Et en dehors de ces activités qui concernent la BD, je participe également à Ukulélé sur Meuse, qui est une réunion bimensuelle autour du ukulélé à Liège.
Au cours de ces dernières années, j’ai remarqué que cette école s’est beaucoup agrandie tout en gardant l’esprit familial, qui restera l’un de ces plus gros points forts. Et en parallèle à cette expansion, une certaine professionnalisation s’est mise en place !
Cette nouvelle BD, Confinement, déconfinement, en route vers un monde meilleur, porte sur mon quotidien durant le confinement à la suite de la pandémie. Depuis toujours, je profite de mon temps libre pour dessiner ma vie de tous les jours et comme le monde s’est arrêté, j’ai saisi cette occasion pour publier quelques planches sur mes réseaux sociaux. Celles-ci ont particulièrement suscité des réactions et c’est de là que j’ai eu l’idée d’en faire une BD ! Comme la plupart de mes livres, j’ai procédé à une auto-édition, c’est-à-dire j’ai été le responsable de l’édition de mon ouvrage. Cette BD sera donc disponible à La Grande Ourse, au Livre aux Trésors, au Wattitude, au Comptoir du Livre et La Crypte Tonique. Mais attention, les exemplaires sont limités !

Je travaille actuellement sur le tome 2 de mon livre : Le commerce des armes : un business comme un autre ? , en collaboration avec le Grip, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité. Le tome 1 de ce livre a d’ailleurs été distribué à certaines écoles à Bruxelles pour sensibiliser les adolescents et jeunes adultes sur le commerce des armes. En parallèle à ce projet, je travaille sur une nouvelle BD qui explique ce qu’est un fanzine, un terme qui cause régulièrement la confusion.
Accrochez-vous et n’ayez jamais peur de vous lancer ! N’oubliez pas que si un projet est refusé, il peut toujours exister sous une autre forme, que ce soit de l’auto-édition, photocopié ou publié sur les réseaux sociaux. N’abandonnez donc jamais vos projets.
Instagram : @philippesadzot
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Une interview réalisée par Golab Nematzadeh,
stagiaire au sein du service communication
En mars dernier, les B3 de la section Illustration de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège ont participé au grand concours « La Langue Française en Fête », à Bruxelles. En effet, comme chaque année, s’organise un concours d’affiches invitant à jouer avec les mots de la langue française, pour fêter la Journée internationale de la Francophonie.
Cette année, pour célébrer la dixième édition de ce grand concours, les participants se concentraient sur le thème de l’air, avec comme slogan « Dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air ». Cet événement a rassemblé plus de 300 élèves et étudiant·e·s, dont les B3 de la section Illustration !
Ce 22 avril, que les étudiant·e·s se sont rendus à Bruxelles pour la remise des prix ! Ces dernier·ère·s ont également assisté, pour cette occasion, à la masterclass de Benoît Jacques, illustrateur et auteur de bande dessinée belge. Cette masterclass est disponible en replay en fin d’article.
Et enfin, le jury a annoncé le nom des lauréat·e·s de ce grand concours. Résultat : deux de nos étudiant·e·s ont remporté un prix ! L’affiche de Florian Neven a été récompensée du prix Coup de cœur de l’Administration générale de la Culture tandis que celle de Carlos Santana-Riesgo a reçu la mention d’honneur de la Direction de la Langue française.

Diplômée de la section Illustration en 2015, l’artiste Odile Brée multiplie ses expériences et a toujours un ou plusieurs projets en cours. Le dernier ? Une fresque pour le Centre culturel de Verviers sur le thème de l’évasion. Un thème plus que primordial à l’heure actuelle !
Je suis donc illustratrice et animatrice, ce qui, on peut le dire, sont deux facettes de ma personne. Elles sont essentielles et interdépendantes. J’aime l’animation car elle me permet d’être constamment en relation avec les autres et de comprendre le monde qui m’entoure. L’illustration quant elle me permet d’exprimer mes interrogations, mes envies… que je projette sur la société. Ce qui est sûr, c’est que j’adore les gens, être avec eux et les mettre au centre de mes illustrations !
J’ai toujours dessiné, j’ai toujours aimé ça. Les humains étaient déjà fort présents dans mes dessins quand j’y repense. En secondaire, j’avais une option art et les deux heures par semaine de cours artistiques étaient ma bulle d’oxygène, je me sentais vraiment à ma place. En parallèle, j’étais dans un mouvement de jeunesse et j’adorais créer, bricoler, etc. C’est dans ce cadre que j’ai réalisé que j’adorais la créativité sous toutes ses formes. Comme je voulais exploiter mes capacités en dessin en termes professionnels et y allier la créativité, j’ai décidé de m’inscrire à Saint-Luc.
À la sortie du secondaire, j’ai été instinctivement intéressée par la section Illu, mais à l’époque, l’aspect incertain de la carrière m’a fait me rediriger vers la section Pub. J’y ai fait deux années, que j’ai adorées pour l’aspect créatif, à chercher des idées tout le temps. Mais elles m’ont aussi laissé un goût de trop peu au niveau de l’image et m’ont fait questionner l’aspect mercantile. C’est ainsi que je suis retournée vers Illu. Au tout début, j’avais un peu peur : ado, j’avais l’étiquette de la fille-qui-dessine-bien et j’étais terrifiée d’arriver dans une classe avec des gens comme moi. Au final, ça a été génial ! Je me suis plongée pleinement dans ces études-là et j’ai appris tout ce que je pouvais apprendre. Mes études à Saint-Luc ont été une période où ma curiosité personnelle s’est développée : j’ai lu beaucoup de BD, visité plein d’expos, expérimenté beaucoup de techniques et de sujets…
Je me suis mis un « auto challenge » de faire une BD comme TFE en Illu ! Ce n’est pas anodin : j’ai effectué un Erasmus à Hamburg en Allemagne. Il faut savoir que l’organisation des cours est très différente là-bas. Le cursus était en Images et c’est par des cours à choix qu’on pouvait décider de comment on articulait ces images : documentaires, expressives, narratives… Là, la distinction entre BD et Illu était nettement moins marquée que chez nous. J’ai eu cours avec Anke Feuchtenberger qui nous fait découvrir l’opéra de Strauss, Der Rosenkavalier, que l’on a dû par la suite réinterpréter et j’avais choisi la BD pour le faire. Du coup, pour mon TFE à Saint-Luc, j’ai voulu réitérer cette démarche, ce qui a été apprécié.
Je me souviens d’un workshop en première année avec le collectif Articho qui avait pour dynamique de placer l’image dans un cadre festif, joyeux et collectif. Mais le plus marquant pour moi a été, en dernière année, le cours d’animation. Monsieur Hainaut est arrivé et m’a fait découvrir le côté décomplexé de la création artistique, celui qui dit qu’on peut s’amuser, qu’on est n’est pas obligé de raconter quelque chose en particulier, qu’on peut sortir du discours… Bref, ça m’a beaucoup plu. On a produit un travail de fin d’études en animation et j’ai trouvé qu’il me ressemblait beaucoup parce que j’ai été pioché dans des créations en feutrine que je réalisais sur le côté et j’ai pu m’amuser librement à les animer, j’ai adoré !
J’ai fait le CAP, je savais que je voulais être prof mais pas dans l’immédiat, je voulais d’abord développer l’illu. J’ai été également formatrice dans les mouvements de jeunesse ; le côté pédagogue était déjà fort présent en moi et le CAP l’a concrétisé. J’ai suivi une formation en motion design chez Technifutur. Cela m’a permis de me rendre compte de deux choses capitales : la première, c’est que je préférais de loin créer les images plutôt que de les animer, et la seconde, ça n’était vraiment pas pour moi d’être derrière un ordinateur cinq jours par semaine, de 8h à 18h. Toute expérience permet d’en apprendre sur soi ! En plus, à cette époque, j’ai été privée de temps pour dessiner et, en « réaction », j’ai compris que je voulais faire ça et j’ai lancé mon compte Instagram dans l’optique de montrer spontanément mon travail.
Je travaille comme coordinatrice du CEC du Centre culturel de Dison : ce poste me correspond bien car je peux partager mon goût de la créativité, être en contact avec des gens de tous horizons, de faire de la gestion de projets, etc. Le tout, en me laissant du temps pour des projets persos.
Une image qui a eu son petit succès est celle que j’avais réalisée sur le thème #objectifbikinifermetagueule, un hashtag lancé par l’humoriste Laura Calu. Elle a été reprise pour un article de Elle Belgique ! En parallèle, j’ai démarché des magazines qui me plaisaient et j’ai pu collaboré avec Axelle pour illustrer un article sur le capitalisme et le féminisme (voir ci-dessous). Cette illustration est capitale parce qu’encore à l’heure actuelle, trois ans plus tard, elle est fort partagée. Pas plus tard qu’hier une prof dans l’Oregon m’a demandé la permission de l’utiliser dans son cours. C’est comique de voir comment une image m’a en quelque sorte dépassée et vit sa propre vie.
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S’en sont suivies de multiples collaborations ponctuelles comme avec le collectif Les Droits Humains pour tou·te·s et Lush, Errratum, 48FM ou encore des collaborations sur le long terme comme avec Axelle ou encore Artisans du monde. J’adore la dynamique de commande en fait !
En 2019, un projet m’est tombé dessus (positivement parlant !) : j’ai été approchée par l’agence de communication anglaise Mother. Elle m’a proposé d’illustrer l’univers complet d’une campagne de communication pour un rééducateur de périnée, Elvie. J’ai réalisé trois petits spots vidéos qui mettent en action, dans un monde imaginaire, l’héroïne Bobo et son sidekick Bladder (qui se traduit littéralement par « vessie ») ; ils veulent vivre des aventures folles mais Bobo est chaque fois arrêtée par des fuites urinaires… Ce projet a été hyper enthousiasmant pour moi ; j’étais en accord avec le produit vendu, l’équipe de l’agence était adorable et j’avais une liberté créative incroyable, c’était top. Puis cerise sur le gâteau, j’avais été invitée 4 jours à Londres, c’était grisant et j’avais un peu l’impression de rentrer dans la cour des grands !
Voir cette publication sur Instagram
En début d’année, j’ai eu l’occasion de collaborer pour Curieux! et pour le compte Instagram Les Grenades. Puis le confinement est arrivé, ça a été un moment de remise en question pour tout le monde, y compris moi-même. J’ai regardé dans mon rétroviseur d’illustratrice et je me suis posée plein de questions sur ce que j’avais envie de dire ou de faire. Je me suis rendue compte que j’adorais dessiner les émotions des personnages et j’ai produit une série d’illus sur les émotions. Et sur le post concernant la peur, j’ai conseillé mes abonné·e·s d’aller jeter un coup d’œil au podcast Balance ta peur d’Angelo Foley. Quelle ne fut pas ma surprise d’avoir un message de la part de ce dernier pour une collaboration !
Angelo Foley m’a proposé d’illustrer un livre qu’il était en préparation et qui allait parler de 21 peurs. Il souhaite que ça soit moi qui produise les 21 illustrations pour chacune de ces peurs évoquées (la peur de s’accepter, la peur de souffrir, la peur de passer à côté…) Ce livre ça s’appelle Les 21 peurs qui empêchent d’aimer et il est sorti en octobre dernier aux éditions Albin Michel. J’ai adoré l’exercice de trouver à chaque fois un concept pour illustrer quelque chose de ressenti. C’était ludique. J’étais assez fière d’avoir pris part à ce projet avec une belle visibilité.
© Odile Brée
Oui, je signe là ma troisième fresque. La première était pour l’association La Sève, un centre de jour pour personnes handicapées à Xhendelesse et la deuxième pour le kot-à-projet Friskot en Saint-Léonard. Ici, j’ai répondu à un appel à projet du Centre culturel de Verviers qui cherchait à illuminer ses locaux, dont un mur de 28m2, sur la thématique de l’évasion. À mes yeux, la culture en elle-même est une évasion. En pensant à la ville de Verviers et ses habitant·e·s, j’ai voulu parler à toute une partie de la population qui n’a pas mille opportunités d’évasion. Bien que je sois une grande consommatrice de culture, j’ai aussi clairement conscience que la culture ne se résume pas à des objets, des productions, des œuvres d’art… Elle est aussi dans les gens : ce sont eux qui la partagent, la véhiculent, à travers leur vécu, leurs centres d’intérêt, leur caractère, etc. C’est donc, à nouveau, les gens que j’ai voulu mettre en avant dans cette fresque. Je les ai mis en mouvement et à l’intérieur de chaque silhouette, j’ai ouvert une fenêtre sur leur paysage intérieur. J’ai envie que les gens qui passent devant la fresque s’identifie à un paysage et une silhouette parmi les autres ! Pour avoir testé une grande quantité de médiums différents, je trouve que la peinture de fresque est quelque chose de méditatif parce qu’on est que dans le faire.

© Odile Brée
Essayez de prendre un maximum ce qu’il y a à prendre ; sans oublier de vous connecter à ce qui vous amuse, vous apporte du plaisir !

Alors que la pandémie mondiale en était à ses prémices, les étudiant·e·s de BAC 3 en Illustration de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège collaboraient avec le SIPS, le planning familial des jeunes situé en plein centre-ville, sur un projet qui vise à mettre en avant la vie relationnelle et sexuelle des jeunes. Le résultat ? Joyeux Bordel !
Sous-titré « Voici l’histoire touchante d’une jeunesse qui se livre », cet ouvrage souhaite démontrer qu’il est tout à fait normal de se sentir seul·e ou isolé·e lorsqu’on est jeune. Lors de l’élaboration du projet, le SIPS a récolté de nombreux témoignages d’adolescent·e·s et de jeunes adultes afin de synthétiser les pensées qui ressortaient le plus souvent durant notre jeunesse.
Après ces témoignages, le SIPS a désiré collaboré avec de jeunes artistes ; c’est pourquoi il est entré en contact avec Francine Zeyen, professeure d’illustration au sein de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, et l’une de ses classes pour illustrer les ressentis de ces 200 jeunes contacté·e·s.
Les étudiant·e·s, alors en dernière année à l’époque, ont dû travailler non seulement sur la couverture, mais aussi sur les quatre grandes thématiques de ce livre, c’est-à-dire :
La mise en page de ce livre a été réalisée par une alumni, Ganaëlle Godenne, créatrice du studio graphique Tampala.

Curieux·se ? Joyeux Bordel ! sera distribué bientôt dans certaines écoles et librairies pour seulement 4,50 € ! Rendez-vous chez Pax, BD Liège, La Parenthèse, Livre aux Trésors, Librairie Entre-Temps, La Grande Ourse, Wattitude…
Pour plus de renseignements, veuillez vous diriger vers le site internet du SIPS ou leur page Facebook.
Un article de Golab Nematzadeh.