Une vie discrète

Le nouveau livre d’Alain Maes

Découvrez son nouveau livre-objet : une réflexion sur l’habitat et l’accumulation.

Pendant des semaines, Alain Maes (professeur de dessin en Peinture et en Sculpture) a sillonné la Belgique afin d’aller rendre visite à toutes sortes de foyers et de visiter leur cuisine pour y compter les objets.

Je postule que nous vivons dans des maisons-entrepôts. Des maisons où nous « emmagasinons » une quantité surprenante d’objets de diverses utilités. Je tente avec cet essai de quantifier cette accumulation à laquelle (presque) personne ne semble pouvoir échapper.

Alain Maes

Il se trouve toujours dans nos chaumières une armoire, un appui de fenêtre, une table, un mur où agglutiner « l’objet», en un ou en plusieurs exemplaires. Il n’y a pas lieu de porter un jugement sur cette frénésie partagée en chœur par Sapiens, mais bien de l’identifier, de lui donner une visibilité comptable, de la certifier. La cuisine s’est offerte à moi comme une évidence. Un espace pas trop intime, facile à visiter sans heurter les particuliers qui autoriseraient mon passage. J’ai dès lors visité trente-sept cuisines et les habitudes de leurs habitants. J’y ai compté tous les objets. 

Je précise qu’une fourchette, qu’une poêle, qu’une boîte de cure-dents, qu’une paille, qu’un pic à apéritif, qu’un robot multifonctions valent chacun pour un. Je précise que je compte tout ce qui permet de cuisiner et de manger les repas. Je ne compte pas les aliments ni les produits d’entretien. Mais bien les lavettes, les éponges, les nappes, les serviettes, les chaises, les bougies, les paniers en osier, les caisses en bois ou en carton pour le rangement, les pots en tous genres pour peu que, de près ou de loin, ils alimentent nos estomacs, au sens propre comme au figuré. Je ne comptabilise aucune décoration, sauf s’il s’agit d’un objet destiné autrefois à la bouche. Ceci dit, et de manière anecdotique, lorsqu’un mousqueton était rangé dans le tiroir avec les fourchettes, par exemple, je l’ai compté. Dès lors quelques sécateurs, pinces monseigneur et autres lampes de poche ont été intégrés à l’inventaire, tout comme des piles et des pinces à épiler. Je note aussi les remarques des personnes visitées (parfois nombreuses) qui fusent lors du comptage des objets. Pour le plaisir, j’ai aussi compté les objets de quatre maisons entières, de toutes les pièces, du garage et des caves et du jardin.

Après quoi dans une deuxième partie du livre, je propose quelques points de vue en images et par le texte.

Chaque planche du livre est un résumé graphique des heures passées à recenser les nombreux objets se trouvant dans la cuisine des gens. S’en suivent anecdotes, questionnements et surtout étonnement devant le résultat après inventaire !

La photo représente le bordereau servant à compter les divers et multiples objets.

Le livre est accompagné d’un bordereau (inséré) qui permet aux lectrices et aux lecteurs de compter, en toute discrétion, les objets de leur cuisine.

Informations pratiques :

49€ – 156 pages (dont plus de 90 en couleurs) – format 20×26 cm – tiré à 60 exemplaires (reliés à la main)

Disponible dans les librairies suivantes :

  • Pax (Liège)
  • Tropismes (Bruxelles)
  • Papyrus (Namur)

Et en consultation à la Bibliothèque de l’ESA Saint-Luc Liège !