C’était jeudi dernier qu’était lancé Nicole., le magazine créé par Sara Martin Garcia, alumni de la section Communication visuelle et Graphique de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège. Ce magazine nous parle sexe, corps et plaisir sans tabou et questionne les idées reçues relatives au plaisir féminin pour faire avancer les choses, ouvrir les esprits et partager ses réflexions. Découvrons-en un peu plus sur le projet.

 

 

 

Rencontre avec Sara Martin Garcia

Raconte-nous comment est né ce projet ?
Pour cela, on doit remonter à mon éducation : j’ai grandi dans une famille qui m’a encouragée à devenir indépendante, d’assumer qui je suis, d’assumer mon corps, de faire mes propres choix… La sexualité n’était pas un sujet tabou chez moi. Et en grandissant, je me suis rendue compte que ce n’était pas le cas de tout le monde. Au long des années, j’ai beaucoup discuté avec des personnes – tant bien femmes qu’hommes – sur le sujet de la sexualité notamment féminine et je me suis rendue compte que beaucoup d’entre elles manquaient cruellement d’informations sur le corps des femmes. Or les femmes représentent la moitié de la population mondiale ! J’étais vraiment en désaccord avec ça. En parallèle, j’ai découvert la série The Handmaid’s Tale qui m’a chamboulée : la métaphore du corps de la femme comme un objet révèle les failles de notre société. Ça m’a fort interpellée. Et c’était justement au moment de choisir le sujet de notre mémoire en Master 1 : je me suis donc orientée vers la thématique de la sexualité féminine et les aspects qui y étaient liés.

 

Comment as-tu mis en œuvre ce projet ?
À Saint-Luc, j’ai pu faire de cette thématique mon mémoire. Marie-Paule Henry, ma promotrice, m’a donné beaucoup de lectures ; j’ai découvert plein de nouvelles choses, j’ai rencontré des interlocuteurs comme des sexologues… C’était très enrichissant de faire les recherches pour ce mémoire. Pour toute la partie graphique, j’ai choisi un format éditorial ; j’ai hésité au début entre le format livre et le format magazine puis très vite, j’ai décidé d’opter pour la seconde option dans une idée de continuité. Et pour vraiment créer Nicole. en Master 2, j’ai été encadrée par les profs du cours d’atelier et j’ai apprécié la liberté qui nous était donnée. C’était un réel dialogue : on pouvait défendre nos points de vue et les professeurs n’hésitaient pas à nous confronter à nos propres contradictions. Tout cela dans notre but et dans celui de notre projet.

 

Puis tes études à Saint-Luc se terminent…
Oui, donc j’ai été diplômée il y a un an en juin 2019. Le jour du jury, j’ai réalisé que l’école était vraiment finie et j’avais un goût de trop peu. Je voulais approfondir le sujet, développer le projet et son aspect graphique. Encouragée par mes professeurs à persévérer, je me suis renseignée sur les possibilités qui s’offraient à moi. C’est comme ça que j’ai commencé un coaching avec Bénédicte Philippart de Foy de CreaPME. Elle m’a vraiment aidée à transformer un projet scolaire en un projet professionnel et ancré dans le monde réel. J’ai beaucoup travaillé sur la forme durant ce coaching et je sais à présent où je mène mon projet.

 

 

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la forme que Nicole. va prendre ?
Le premier article a été publié jeudi dernier sur la page Facebook de Nicole. et c’est comme cela que je vais fonctionner dans un premier temps : j’alimenterai cette page avec des articles. La page Instagram servira également de relais. D’ici quelques mois, j’ai le projet de lancer un blog. Mais ce qui me tient le plus à cœur – et c’est ma ligne directrice – c’est d’organiser des moments de rencontre, que cela soit des conférences, des débats… J’aimerais échanger en groupe, poser les questions que je me pose aux autres, discuter des constats que l’on peut faire, entendre des témoignages, réfléchir ensemble, ouvrir les esprits (le mien aussi bien entendu !), etc. Mais attention, mon intention n’est absolument pas d’arriver avec une sorte de vérité absolue ou une vision moralisatrice. Loin de là ! Je pense que c’est en questionnant et en discutant qu’on peut déjà faire bouger pas mal de choses.

 

Pourquoi Nicole. s’appelle Nicole.
C’est la contraction entre deux mots : « nidicole » – on dit d’un animal qu’il est nidicole quand il reste dans son nid, là où il se sent protégé et dans son intimité – et « colere » – mot latin qui signifie habiter, être installé dans. Le nom indique ainsi clairement une manière de s’installer dans son corps et d’habiter son intimité. Il renvoie au contenu des articles qui y paraîtront puisqu’on y parlera du corps, de sexe, de plaisir féminin, d’épanouissement, du patriarcat, de la société…

 

Un mot sur tes études à Saint-Luc ?
Quand j’ai choisi le cursus en Communication Visuelle et Graphique, j’avais mûrement réfléchi mon choix qui s’est avéré bon pour moi : j’ai découvert les possibilités infinies du graphisme. À chaque projet, j’en découvrais encore ! Et au fur et à mesure des années, je me suis naturellement orientée vers l’option Éditions pour mon master. Je garderai un bon souvenir de mon passage à Saint-Luc, surtout la relation privilégiée avec les professeurs, qui s’accentue à la fin, durant le master. Ils sont d’un soutien incroyable à plusieurs niveaux et nous poussent à ouvrir sans cesse nos horizons. Et tout ça se déroulait toujours dans un dialogue d’adulte à adulte.

 

Un conseil pour nos étudiant·e·s ?

Après les études, il y a une infinité de possibilités en graphisme. Profitez de ces dernières pour vous ouvrir l’esprit, explorer tout ce que vous pouvez explorer et croire en vos projets !

 

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  Nicole.

  @nicole.lemagazine