Découverte du Kintsugi : Valérie Rousseau (CROA) en immersion à Tokyo

Valérie Rousseau, enseignante en conservation-restauration des œuvres d’art à l’ESA Saint-Luc Liège, a eu l’opportunité exceptionnelle de participer à un programme de mobilité internationale à l’Université des Arts de Tokyo, du 10 juin au 1er juillet dernier. Ce séjour a été rendu possible grâce à une bourse de mobilité « Asem-Duo » de l’ARES. Orchestrée par Mariko Kitano, restauratrice de céramique et responsable de la section de conservation-restauration à l’Université des Arts, cette initiative visait à enrichir les pratiques et à internationaliser le cursus de conservation-restauration de l’ESA.

Découverte et échanges culturels

Pendant son séjour, Valérie Rousseau a exploré diverses sections du département Beaux-Arts, incluant la conservation-restauration de sculptures, de peintures orientales, d’objets en laque et de céramiques, ainsi que des biens culturels enfouis et du patrimoine bâti. Elle a également visité les ateliers de création de céramiques et de laques, ainsi que les laboratoires de sciences de la conservation à l’Université des Arts de Tokyo et au Tokyo National Research Institute for Cultural Properties.

Partage des savoirs et techniques

L’un des moments forts de cette expérience a été la découverte de la technique du Kintsugi, une méthode ancestrale japonaise de réparation des céramiques avec de la laque, souvent recouverte d’or. « C’est une technique traditionnelle ancestrale au Japon, qui suscite actuellement un intérêt croissant en Occident, notamment séduit par la philosophie qui s’y rapporte : magnifier l’accident et, par extrapolation, ne pas cacher les failles », explique Valérie Rousseau. « Toutefois, d’après les discussions que j’ai pu avoir sur le sujet là-bas, il s’agit en partie d’un mythe occidental d’un Orient un peu trop fantasmé. » S’initier à cette technique et au très long processus de réalisation d’objets en laque était un objectif essentiel de l’échange, même si cela ne représente qu’une première étape dans la maîtrise complète de cette méthode.

Encadrement et collaboration

Charlotte Stienne, étudiante en M1 CROA céramique à l’ESA, a rejoint Valérie Rousseau à partir du 20 juin. Ayant effectué sa rhéto au Japon, Charlotte maîtrise la langue japonaise, facilitant ainsi les échanges. Son mémoire porte sur la conservation des vases japonais laqués du musée de Mariemont, une problématique pertinente dans le cadre de cet échange.

Perspectives

Ce séjour a non seulement permis de renforcer les compétences techniques en conservation-restauration, mais a aussi ouvert la voie à de futures collaborations avec l’Université des Arts de Tokyo. Des contacts fructueux ont été établis avec les professeurs et élèves japonais, laissant entrevoir des possibilités de workshops et d’autres projets collaboratifs à venir.

En dehors des heures de cours, Valérie Rousseau a pu découvrir Tokyo et ses trésors culturels, visitant de nombreux temples, musées, et profitant des diverses facettes de la culture japonaise contemporaine, de la cuisine locale au karaoké.

Ce séjour à Tokyo s’avère être une expérience des plus enrichissantes, tant sur le plan professionnel que personnel, constituant un tremplin vers une meilleure coopération internationale dans le domaine de la conservation-restauration.

Conservation-Restauration : retour sur le Jury CROA Céramique du 17 Juin 2024

Le lundi 17 juin dernier, la section Conservation Restauration des oeuvres d’art (orientation céramique) organisait sa journée de jury, marquée par la présentation des travaux et des compétences acquises par les étudiants de troisième bachelier ainsi que par deux étudiantes de master 2.

Les étudiantes de troisième Bachelier : maîtrise et diversité des Compétences

La matinée était dédiée aux étudiantes de troisième bachelier, qui ont montré l’étendue des compétences acquises au cours de leur formation. Alice Dumon, Charlotte Perrot, Camille Gatez, Marine Jacob, Marie Frederic et Léa Vanderauwera ont défendu leurs projets, en vue de démontrer l’acquisition d’une série de compétences :

  • Communiquer oralement et par écrit sur son travail d’atelier. 
  •  Exploiter de façon critique l’ensemble des ressources techniques, humaines, économiques, scientifiques qu’il a collationnées. 
  •  Au travers de différentes alternatives et sous la guidance des professeurs, proposer un traitement motivé dans le respect des règles déontologiques. 
  •  Expérimenter et appliquer les techniques de conservation restauration en réalisant un traitement complet. 
  •  Intégrer à sa pratique une sensibilité artistique et des connaissances techniques variées en utilisant différents moyens d’expression et de représentation.

Leurs projets incluaient des interventions de conservation préventive et curative sur une collection archéologique du musée des Beaux-Arts et de la Céramique de Verviers, affectée par les inondations de 2021. Elles ont également réalisé des recherches sur le nettoyage et la dérestauration de faïences, la dorure sur moulure, la réalisation de copies, ainsi que des travaux de dessin, de documentation et de recherche scientifique.

Travaux de Master 2 : spécialisation et innovation

L’après-midi, Janie Kroonen et Sixtine Bodart, étudiantes en master 2, ont présenté leurs travaux spécialisés. Janie Kroonen s’est concentrée sur l’analyse et la conservation-restauration de la sculpture contemporaine en terre cuite « La ligne d’eau n°1 » des artistes Siptrott’s, tandis que Sixtine Bodart a exposé son travail sur la conservation des collections anatomiques en fluides du CHU de Liège, mettant en avant sa capacité à traiter des objets complexes et à proposer des solutions novatrices dans le cadre de travaux de recherche ou de restauration en équipe.

Les présentations ont été évaluées par un jury composé de professionnels du domaine :

  • Christophe Delaere, Ph.D – Chargé de recherches FNRS à l’Université libre de Bruxelles et Maître de stage pour les étudiantes aux Grottes de Han.
  • Jean-Luc Schütz – Conservateur du département d’archéologie au Grand Curtius.
  • Caroline Henry – Directrice des Musées de Verviers.
  • Catarina Pereira – Collaboratrice scientifique de la Société Archéologique de Namur.
  • Caroline Martorana – Conservatrice-restauratrice en charge des collections à l’Aquarium-Museum de Liège.

Cette journée du jury CROA Céramique du 17 juin a démontré l’expertise et la compétence des étudiants en conservation-restauration. Des projets variés des étudiantes de troisième bachelier aux travaux novateurs des étudiantes de master 2 ont mis en avant leur capacité à allier savoir-faire technique et sensibilité artistique. Sous la direction d’un jury de haut niveau, ces jeunes professionnels ont relevé les défis de la préservation du patrimoine, soulignant leur rôle crucial dans notre culture et notre histoire.

Atelier International sur les Techniques de Nettoyage dans la Conservation des Œuvres d’Art 

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Du 22 au 27 mars dernier, l’ESA Saint-Luc Liège a accueilli un workshop international (BIP) dans le domaine de la Conservation et Restauration des œuvres d’art. Cet événement a rassemblé plusieurs experts venus pour explorer les techniques de nettoyage dans la conservation artistique, offrant une plateforme unique pour partager les dernières connaissances et pratiques dans ce domaine, mettant en avant l’évolution des méthodes de nettoyage et abordant les dimensions techniques et écologiques de la conservation des œuvres d’art. 

Ce workshop international a débuté en mettant l’accent sur les solutions tampons, une composante essentielle du nettoyage des œuvres d’art. Animé par Cécile de Boulard, conservatrice-restauratrice de peintures, et Luciana Ruatta, docteure en chimie, cet atelier de deux jours a combiné des aspects théoriques et pratiques. Les participants ont eu l’occasion d’explorer en profondeur la méthodologie derrière les formulations de nettoyage aqueux, ainsi que les concepts physico-chimiques sous-jacents. Des démonstrations pratiques ont permis de fabriquer une sélection de solutions tampons adaptées à différents besoins de nettoyage. 

La journée du 25 mars a été marquée par une conférence du professeur Mariko Kitano de l’Université des Arts de Tokyo, qui a présenté l’utilisation innovante des gels d’agar pour éliminer efficacement les taches sur la céramique. Cette présentation a suscité un vif intérêt parmi les participants, démontrant une fois de plus l’importance de l’innovation scientifique dans le domaine de la conservation des œuvres d’art. 

Les 25 et 26 mars ont été consacrés à un atelier pratique sur le pouvoir nettoyant des argiles, dirigé par une équipe de professeurs de l’ESA. Les participants ont exploré les méthodes d’utilisation de l’argile pour préserver et restaurer des œuvres d’art, renforçant ainsi leur compréhension des techniques de nettoyage avancées. 

En parallèle, un autre atelier a exploré l’utilisation innovante des gels PVA-borax pour nettoyer les surfaces fragiles. Développés par Andrea del Bianco et Augusto Giuffredi, ces gels hautement visqueux offrent une alternative efficace pour les surfaces délicates. Maria Aguiar, une conservatrice de peinture, a guidé les participants à travers le processus de formulation, la production de gels et les procédures de test, mettant en avant leur polyvalence et leur efficacité. 

L’événement s’est achevé par une table ronde sur les problématiques de nettoyage, comprenant la présentation d’un outil interactif en ligne conçu pour faciliter le partage d’informations et la collaboration entre les professionnels de la conservation. 

En conclusion notre atelier international (BIP) rassemblant des participants de plus de  six institutions – Universidade Catolica Portuguesa Porto, Portugal; Universidad Politecnica de Valencia, Espagne; University of West Attica, Grèce; Nicolaus Copernicus University Torun, Pologne; Tokyo University of the Arts, Japon; et, l’ENSAV La Cambre, Bruxelles a été couronné de succès. Il a offert une occasion précieuse aux professionnels de la conservation de partager leurs connaissances, d’explorer nouvelles techniques et de renforcer les liens au sein de la communauté mondiale de la conservation des œuvres d’art. L’engagement en faveur de l’innovation dans la préservation du patrimoine culturel a été clairement démontré, laissant entrevoir un avenir prometteur pour le domaine de la conservation ! 

English version :

From 22 to 27 March, ESA Saint-Luc Liège School of Art hosted an international workshop a.k.a. a Blended intensive programme (BIP) in the field of conservation restoration of artistic heritage. The event brought together a number of international experts to work on cleaning techniques in conservation thereby providing a unique platform for the sharing of recent findings and state of the art practices. The workshop also highlighted the evolution of cleaning methods and explored the technical and ecological dimensions of art conservation.

The workshop kicked off with a focus on buffer solutions, an essential component in the cleaning of works of art. Led by Cécile de Boulard, curator-restorer of paintings, and Luciana Ruatta, doctor of chemistry, the two-day module combined theoretical and practical aspects. Participants received the opportunity to explore in depth the methodology behind aqueous cleaning formulations, as well as the underlying physico-chemical concepts. Practical demonstrations allowed the production of a selection of buffer solutions adapted to different cleaning needs.

The following days were devoted to a practical workshop on the cleaning power of clays, led by a team of professors from ESA Saint-Luc Liège School of Art. Participants explored methods of using clay to preserve and restore works of art, reinforcing their understanding of advanced cleaning techniques.

In addition, Professor Mariko Kitano from Tokyo University of the Arts gave a talk on the innovative use of agar gels to effectively remove stains from ceramics. Her presentation piqued the interest of participants, demonstrating the importance of scientific innovation in the field of conserving.

A further module explored the innovative use of PVA-borax gels to clean fragile surfaces. Developed by Andrea del Bianco and Augusto Giuffredi, these highly viscous gels offer a useful alternative for delicate surfaces. Maria Aguiar, a paint conservator, guided participants through the formulation process, gel production and testing procedures, highlighting their versatility and effectiveness.

The event concluded with a panel discussion and the presentation of an interactive online tool designed to facilitate information sharing and collaboration between conservation professionals.

In conclusion, this international workshop, bringing together participants from over 6 institutions – Universidade Catolica Portuguesa Porto, Portugal; Universidad Politecnica de Valencia, Spain; University of West Attica, Greece; Nicolaus Copernicus University Torun, Poland; Tokyo University of the Arts, Japan; and, ENSAV La Cambre, Belgium – was a resounding success.  It provides a great opportunity for conservation experts to share knowledge, explore new techniques and innovation and strengthen links within the global arts’ conservation community. Against this backdrop, the future looks promising the field of conservation!

Echange culturel et académique avec Mariko Kitano en CROA

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C’est grâce au Programme de mobilité de l’ARES Asem-duo que l’ESA Saint-Luc Liège a l’honneur d’accueillir en ses murs la professeur et chercheuse de conservation restauration des œuvres d’arts japonaise Mariko Kitano.  

Dès son arrivée, cette éminente spécialiste s’est immergée dans la vie académique et artistique de l’ESA Saint-Luc Liège. À travers des échanges riches et variés, elle a eu l’occasion d’observer nos pratiques pédagogiques et d’approfondir ses connaissances en matière de restauration d’œuvres d’art. En participant activement à divers cours et ateliers de restauration de céramique, elle a partagé son expertise en présentant plus en détail différents aspects de ses propres recherches, notamment sur des porcelaines japonaises conservées dans des collections européennes, à Sèvres (Paris) et au Cinquantenaire (Bruxelles) 

Les rencontres au sein de nos ateliers ont été particulièrement fructueuses, offrant à Mariko Kitano l’opportunité de discuter avec les étudiants sur leurs projets et leurs recherches en cours. Son intervention lors de la restauration d’un ensemble de porcelaines japonaises laquées, prêtées par le Musée de Mariemont, a été particulièrement enrichissante. De nombreux étudiants, notamment Charlotte Stienne, ont bénéficié des éclairages de Mariko Kitano dans leur travail de recherche et de restauration. 

En parallèle à ses activités au sein de l’ESA Saint-Luc Liège, Mariko Kitano a également participé en tant qu’invitée et intervenante au Workshop international (BIP) sur le nettoyage des œuvres d’art. Elle a notamment présenté l’utilisation des gels d’agar-agar pour le nettoyage de la céramique, offrant ainsi une perspective précieuse aux étudiants et professionnels présents. 

Ainsi, l’ESA Saint-Luc Liège renforce sa position en tant que lieu de rencontre pour la recherche, le partage d’expérience et l’excellence dans le domaine de la conservation et de la restauration des œuvres d’art. La visite de Mariko Kitano a non seulement enrichi le parcours des étudiants, mais aussi consolidé les liens entre le Japon et la Belgique dans le domaine de l’art et de la culture. 

Ce bel échange interculturel est le fruit d’un travail de longue haleine initié lors de la mission princière au Japon en 2022… Et il ne s’arrête pas là, puisqu’en juin 2024 ce sera au tour de Valérie Rousseau, professeure d’atelier en restauration de céramique à l’ESA, de faire ses valises pour une mobilité de 3 semaine à l’Université des Arts de Tokyo. 

Thanks to Asem-duo, a mobility programme supported by ARES, ESA Saint-Luc Liège School of Art has had the privilege of welcoming to Liège Mariko Kitano, a Japanese professor and researcher in the field of conservation and restoration of works of art. 

During her stay, Mariko Kitano immersed herself in the academic and artistic life of ESA Saint-Luc Liège. She used this opportunity to observe our teaching practices, exchange good practices and deepen her knowledge in the field of art restoration. By taking an active part in various ceramic restoration modules and practical workshops, she was also able to pass on her expertise. For instance, she presented in great detail various aspects of her own research on Japanese porcelains held in European collections at Sèvres (Paris) and the Cinquantenaire (Brussels).

The interactions during workshops were particularly fruitful. Mariko Kitano talked to students such as Charlotte Stienne about their current research and conservation projects. Her contribution towards the restoration of a group of lacquered Japanese porcelains on loan from Royal Mariemont Museum was particularly rewarding. 

In addition to her teaching activities, Mariko Kitano participated as guest speaker in our School’s International Blended intensive programme (BIP) on the cleaning techniques in conservation where she presented the use of agar-agar gels to clean ceramics. Her contribution offered interesting insights to both the students and experts in attendance.

Through these initiatives, ESA Saint-Luc Liège aims strengthen its position as a meeting place for students, researcher and experts in the field of conservation and restoration. Professor Mariko Kitano’s visit contributed not only to our students’ training, but also consolidated the links between Japan and Belgium in the field of art and culture.

It is worth highlighting that this inspiring intercultural exchange is the result of a long-term strategy initiated with our school’s participation in the Belgian Economic Mission to Japan… And the best thing is, it does not end there. Indeed, in June of this year, it will be the turn of Valérie Rousseau, Head of the ceramics restoration workshop to pack her bags for a 3-week exchange at the Tokyo University of the Arts thanks to Asem Duo.

Sauvetage du Calvaire de Marie-Madeleine à l’Église Saint-Nicolas de Liège, par la section Conservation et Restauration d’Œuvres d’Art de l’ESA Saint-Luc Liège

Une opération de sauvetage a été menée avec succès par des étudiants en Conservation et Restauration d’Œuvres d’Art de l’École Supérieure des Arts (ESA) Saint-Luc Liège à l’Église Saint-Nicolas de Liège le 7 février dernier. Sous la direction des experts et collègues Delphine Gourdon, Sophie Moreaux et Nico Broers, l’équipe a travaillé sans relâche pour préserver la toile du maître-autel, une œuvre précieuse datant du XVIIe siècle, intitulée “Le calvaire avec Marie-Madeleine.”

Les étudiants de Saint-Luc sont intervenus rapidement face au détachement de la toile du maître-autel, œuvre attribuée au peintre hollandais Nicolas Maes, au sein de l’église Saint-Nicolas d’Outremeuse. Leur intervention, rapide et méticuleuse, a permis de stabiliser temporairement la toile, évitant ainsi des dommages supplémentaires en attendant le dossier de restauration. Cette opération revêtait une importance capitale, car la toile, menaçant de se déchirer sur toute sa largeur, a été sauvée in extremis grâce à l’expertise des étudiants en master CROA de Saint-Luc. Nico Broers, professeur d’Atelier restauration à St Luc Liège, a souligné l’urgence de l’opération, mettant en exergue le risque imminent de dommages irréparables.

Reportage RTC via ce lien

Cette mission exceptionnelle souligne l’importance de l’engagement collectif pour la préservation du patrimoine culturel. Les étudiants, encadrés par leurs enseignants et experts, ont démontré leur dévouement envers la sauvegarde de cette œuvre d’art.

La collaboration fructueuse entre le Service Patrimoine du diocèse de Liège et les étudiants de l’ESA Saint-Luc Liège a permis une résolution rapide de la situation, en attendant une levée de fonds destinée à la restauration de cette toile. L’entreprise Raxhon a généreusement fourni un échafaudage pour cette opération, et le Service Patrimoine profitera de l’occasion pour constituer un dossier photographique complet en vue d’obtenir un subside pour la future restauration de l’œuvre.

Cette alliance exemplaire entre étudiants, experts et Service Patrimoine témoigne de l’importance cruciale de la formation en conservation et restauration d’œuvres d’art dans la préservation du patrimoine artistique et culturel. Félicitations à tous les acteurs impliqués dans ce sauvetage réussi !



Les CROA en visite aux Pays-Bas !

Retour sur une aventure de trois jours où les étudiants en CROA de l’ESA, accompagnés de leurs professeurs (Valérie Rousseau, Noémie Drouguet, Claire Dehon, Sophie Moreaux, Fabien Denoël), ont exploré les trésors culturels des Pays-Bas.

Le voyage a débuté au Rijksmuseum à Amsterdam, le musée national des Pays-Bas, abritant une riche collection d’œuvres d’art et d’objets historiques couvrant 800 ans d’histoire, du Moyen Âge au XXe siècle. Les œuvres emblématiques de maîtres tels que Rembrandt, Van Gogh et Vermeer ont captivé l’attention, offrant une immersion complète dans la diversité artistique du pays.

La visite s’est poursuivie au Musée Royal Delft, mettant en lumière la renommée de la manufacture de faïence de Delft. Les étudiants ont eu l’occasion unique de participer à un atelier de peinture sur carrelage, une expérience pratique qui a enrichi leur compréhension de cet artisanat traditionnel.

Le 12 octobre, la découverte du Panorama de Mesdag à La Haye a offert une expérience visuelle exceptionnelle. Cette peinture circulaire monumentale, créée en moins de 4 mois en 1881, a transporté les visiteurs au cœur d’une scène à 360 degrés représentant la mer, les dunes et le village de pêcheurs de Scheveningen.

La journée s’est conclue par la visite du DEPOT Boijmans Van Beuningen à Rotterdam, un lieu de préservation et de recherche pour de nombreuses œuvres d’art. Cette exploration des dépôts offrait un aperçu du travail en coulisses nécessaire pour gérer une collection aussi vaste.

L’étape à Delft a été particulièrement marquante avec l’atelier de peinture sur carrelage au Musée de la Manufacture de Delft. Les étudiants et enseignants se sont investis dans cette activité unique, créant des carrelages mémorables qui ont ensuite été admirés lors de leur retour à l’ESA. Ce voyage aux Pays-Bas restera gravé dans les mémoires comme une immersion enrichissante dans l’histoire artistique et culturelle du pays.

Département recherche : présentation des projets en cours.


Le Département recherche de l’ESA Saint-Luc Liège tient à remercier chaleureusement l’ensemble des participants et orateurs qui ont assisté à la soirée qui s’est tenue hier, le 29 septembre 2023. Votre présence ont contribué à faire de cet événement un moment mémorable. Au cours de cette soirée, nous avons eu le plaisir de vous présenter les projets du Département recherche, abordant des thématiques variées, de la préservation du patrimoine culturel à la création artistique contemporaine, en passant par le design des milieux et la représentation des femmes dans l’histoire photographique. Vos échanges et votre intérêt pour la recherche à l’ESA Saint-Luc Liège sont très appréciés. Encore une fois, merci à tous pour votre participation et votre contribution à cette soirée enrichissante.

Voici le programme complet :

  • 17h10-17h40 : Le Bethléem verviétois : un projet fédérateur 

Par Nico Broers, Dr. Meriam El Ouahabi et Valérie Rousseau.

En juillet 2021, « le Bethléem », théâtre miniature, emblématique du folklore verviétois, a subi de plein fouet les dégâts liés aux inondations. Ces scènes religieuses et populaires se composent d’une grande diversité de matériaux, tous atteints profondément par les boues et l’eau polluée. 

Notre objectif commun dans le cadre de cette recherche, est de mieux cibler les méthodes de restauration, en tenant compte de la diversité et de la fragilité des matériaux (bois, céramique, porcelaine, peinture, papier, paraffine…). 

Vu l’ampleur de la tâche et le nombre important d’œuvres sinistrées, des échanges interdisciplinaires seront nécessaires pour prendre en charge, tous ensemble (étudiants et professeurs de conservation-restauration) ces objets et trouver des solutions d’intervention adéquates. 

Dr. Meriam El Ouahabi 
Conférencière de sciences chimiques en CROA, ESA Saint-Luc Liège et chercheuse à l’Université de Liège, AGEs.

Formation : Doctorat en Sciences, Université de Liège 

Domaines de recherche : céramique, matériaux à base d’argile et composite, matériaux pour restauration, étude de sédiments, recyclage de déchets solides  

Publications : > 60 articles  

Nico Broers  

Professeur en CROA peinture, ESA Saint-Luc Liège 

Formation : Master C-R à la Northumbria University, Royaume-Uni.  

Activités : membre du conseil ENCoRE, membre du conseil d’administration APROA/BRK, directeur de ARTBEE Conservation, membre du comité de rédaction de CeROArt, chercheur au sein de l’unité de recherches interfacultaire AAP (ULiège) 

Valérie Rousseau 

Professeur en CROA céramique ESA Saint-Luc 

Formation : Licence en histoire de l’art, ULiège, Graduat en conservation d’objets d’art, Saint-Luc Liège 

Activités : Restauratrice indépendante à l’Atelier SIO2   

Domaines d’intérêt : Pratique et restauration de céramique : façonnage, décoration, techniques variées, zelliges, carrelages, Kintsugi 

Le développement des technologies numériques dans tous les domaines de l’activité humaine a modifié radicalement les processus de conception et de production. Les hypothèses de notre recherche ne sont pas de nier ces progrès technologiques, mais d’en contrebalancer les manques en initiant un changement de paradigme, à savoir considérer :  

  • le toucher en tant que potentialité de communication.  
  • le tangible comme accompagnement indispensable du numérique.   

D’un point de vue méthodologie, notre protocole de recherche-création, vise à mettre en parallèle un objet existant et un objet recherché pour que la matérialité des caractéristiques tactiles et tangibles de l’objet observé, éclaire par analogie les caractéristiques projetées du second. Exploitant la découverte des objets de la collection Diricq, le projet vise en particulier à cultiver la connaissance de la perception haptique et intégrer la manipulation et le toucher comme moteur de créativité. 

Sylvie Leroy 

Architecte, diplômée en 1987 de l’ISA st Luc de Liège. Dès 1990, elle collabore avec I. André, E. Maudoux et E. Wathieu à des projets d’art plastique, d’architecture, d’aménagement intérieur, d’espace public ou d’ouvrage d’art au sein de la société d’architectes AC&T, srl  -Architecture, Contexte et Téguments- avec le souci d’y étayer un point de vue technique, plastique ou poétique de l’architecture. Depuis 2016, elle mène également un travail pédagogique, en tant qu’enseignante à l’ESA Saint-Luc Liège en Design industriel et en Architecture d’intérieur. 

Hilke Vervaeke 

En tant que Designer industriel, diplômée en 1998 de l’ESA Saint-Luc Liège, Hilke Vervaeke a fondé la société Focus-id, bureau d’étude spécialisé dans l’accompagnement et l’exécution de projets innovants pour des sociétés et des marchés publics. Avec Daniel Steenhaut, elle a créé ID-Sceno au Maroc, bureau de conception pour l’aménagement scénographique. Elle mène également un travail de transmission pédagogique, en tant que professeur d’atelier et de recherche formelle en Design industriel à l’ESA Saint-Luc Liège. 

  • 18h10-18h40 – Colin Ponthot – Action recherche et design des milieux 

Le design des milieux se propose une pratique du contexte apprenant : identifier de façon située des problématiques et ce qui les lient les unes aux autres. L’étude des milieux ou mésologie est l’étude de la relation des êtres vivants entre eux dans leur environnement. Le concept plus large d’écologie remplace la mésologie au cours du XIX siècle. La mésologie réapparaît sous la forme d’un outil conceptuel lié à l’éthologie, soit à l’étude du comportement animal, pour s’élargir ensuite à l’humain. Pour la mésologie, il y a une distinction entre milieu et environnement. Chaque individu a un champ d’action en relation à son mode de vie qui peut être défini comme étant son milieu. L’ensemble des vivants partage le même environnement à différentes échelles et le milieu est propre à chaque entité vivante. En tant que designer, voir l’environnement comme un ensemble de bulles poreuses interagissant les unes avec les autres, permet de multiplier les points de vue et les astuces pour recueillir et transformer des connaissances en projet design.

Présentation du livre « Design et pensée du Care, pour un design des luttes et des singularités » s’inscrit dans l’axe « soin, corps, écologie » de la ligne de recherche Design des Milieux DMLab de l’ENSAD Nancy. Ce livre est la compilation d’un atelier, d’un colloque et d’une exposition sur la thématique du soin et ce qui la lie au design. 

Retour sur le travail en immersion en mars 2022 d’une équipe d’étudiantes en Master Design des Milieux à l’Olivier, un service d’aide à la jeunesse situé à Bruxelles. 

Colin Ponthot 

Designer et professeur de design à l’ENSAD Nancy. Il a coordonné l’Option Design de 2013 à 2015 et 2022-2023. Il est affilié à la ligne de recherche du département Design des Milieux DM-Lab. Son travail en design sonore a été montré dans de nombreux centres d’art et festivals en Belgique et à l’étranger. Il vit et travaille à Bruxelles. 

  • 18h40-18h50 – Sandrine Dryvers et Elodie Ledure – Avant-Devant – Femmes dans tous ses états 

Contactées par Anne Drechsel, responsable des archives photographiques du Musée de la Vie wallonne, pour prolonger et renouveler leurs différentes collections, nous avons désiré proposer, à côté du travail de collaboration de la section Photographie avec le musée, une recherche plus spécifique, encore jamais réalisée, consacrée à la représentation des femmes dans les collections photographiques du musée. 

Parallèlement à cette recherche, et pendant une année académique, nous créons, au sein d’un laboratoire où se croisent professeurs, étudiant(e)s, alumni et artistes extérieurs, des images contemporaines autour de représentation féminine, éclairée par des récits de vie et des témoignages. Les images anciennes côtoient les nouvelles, elles se répondent, se mélangent, en créent de nouvelles. L’objectif est une exposition/publication grand public. 

Sandrine Dryvers est cinéaste, photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

Elodie Ledure est photographe et professeure d’atelier à l’ESA saint Luc Liège, section photographie. 

  • 18h50-19h – Noémie Drouguet, coordinatrice du Département recherche 

Brève présentation du rapport d’activité du Département recherche et des projets en développement 

  • 19h-19h30 : Verre de l’amitié 

Des nouvelles de “L’objet qui parle”

Depuis le lancement du projet autour de la collection du designer Philippe Diricq, le projet “L’objet qui parle” ne cesse de se développer et permet aux étudiant·e·s et aux enseignant·e·s de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège d’envisager différents axes de travail. Il est aussi devenu l’intérêt d’une jeune artiste-chercheuse qui vient de commencer sa résidence à l’ESA, Kim Cappart.

 

 

Initiative du Groupe de travail Recherche, le projet « L’objet qui parle » a débuté en septembre 2019. Opportunité de collaboration pédagogique inter-section autant que point de départ d’activités de recherche, ce projet s’appuie sur une partie de la collection du designer Philippe Diricq, qui a confié un peu plus de 200 objets à Saint-Luc. Dès son arrivée, la collection a suscité l’enthousiasme d’étudiant·e·s et d’enseignant·e·s de différentes sections, qui ont pu utiliser ce “support pédagogique” hors-norme. Design industriel, Communication visuelle et graphique, Architecture d’intérieur, Conservation-restauration des œuvres d’art, Photographie… sont les premières sections à exploiter la richesse de la collection. Sans compter les classes de dessin et croquis de toutes les disciplines artistiques, qui se sont succédées pour profiter de cette collection remarquable. Dans deux ou trois ans, les objets présents à Saint-Luc rejoindront l’ensemble auquel ils appartiennent, dans le futur musée Design Innovation à Charleroi. D’ici-là, la collection est à la disposition du corps enseignant !

 

 

Un exemple concret d’utilisation de la collection

Les étudiant·e·s de première année de la section Photographie, dans le cadre de l’atelier Studio avec Nathalie Noël, ont utilisé et mis en scène des objets, comme ce téléphone Lady, l’un des objets les plus appréciés de la collection – le combiné n’est-il pas un objet qui parle ? Les travaux réalisés cette année seront présentés lors de l’expo de fin d’année, en relation avec les objets de la collection et des travaux d’autres sections qui s’en inspirent également, le tout dans un dispositif scénographique conçu par quatre étudiantes de master en Architecture d’intérieur, option scénographie.

© Maureen Bougnet 2020.

 

Une collection qui “parle” à Kim Cappart

L’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège accueille depuis le début du mois de mai une jeune artiste-chercheuse en résidence : Kim Cappart, qui a obtenu une bourse “Un futur pour la culture” de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celle-ci vise à encourager les artistes, et en particulier les artistes émergents, à consolider leur pratique à travers un projet en “compagnonnage”. Kim a choisi d’ancrer son travail d’exploration et de recherche artistique au Département recherche, dans le projet “L’objet qui parle”. Après une première visite de la collection en août dernier, elle élaboré un projet personnel qu’elle nous présente ci-dessous.
Sa proposition représente une réelle opportunité d’explorer un chemin singulier et innovant pour arpenter les enjeux contemporains liés à “L’objet qui parle”.  En effet, dans une démarche associant des réflexions suscitées par la collection (et les travaux déjà réalisés) à un processus participatif, l’artiste s’attachera à concevoir et à produire une œuvre originale, qui deviendra elle-même un ancrage pour des recherches ultérieures et pour la coopération avec nos partenaires muséaux à Charleroi. De plus, son projet rejoint des préoccupations de la scénographie (Architecture d’intérieur) et du design social (Communication visuelle et graphique).

 

Kim Cappart avec un objet de la collection Diricq

 

Kim, peux-tu retracer ton parcours ?
J’ai obtenu mon diplôme de master en scénographie à Saint-Luc Bruxelles en 2017. Depuis mon mémoire intitulé « Comment la scénographie d’exposition peut aider à sensibiliser les publics sur des problématiques contemporaines dans un musée de société ? », j’ai ancré mon travail dans le secteur muséal. J’ai tenté de remonter à la racine du travail scénographique dans l’exposition pour enclencher des facteurs de changement dans l’intervention du scénographe. J’ai beaucoup d’intérêt pour le combinaison entre la savoir, la théorie d’un domaine, et la pratique artistique. Au-delà de la scénographie, je suis artiste, et j’ai envie d’expérimenter plusieurs compétences artistiques pour créer une sorte de force hybride sur un projet global, un projet d’exposition. C’est la notion de scénographe-auteur, que j’ai esquissée dans mon mémoire et que je voudrais développer à travers ce projet exploratoire.
Durant près de deux ans, j’ai travaillé sur des expositions “Public à l’œuvre” : j’ai fait de la gestion de projet, de la coordination, pour l’association Arts et publics qui soutient ces expositions. J’ai donc pu approcher les coulisses logistiques d’un projet. J’ai également suivi une formation en médiation culturelle.

Quelle est ta proposition dans le cadre de la bourse que tu as obtenue ?
Au départ, j’étais venue à Saint-Luc Liège pour envisager un projet de recherche FRArt, pour lequel j’ai également postulé, quand l’appel de la FWB a été lancé. J’ai découvert la collection de Philippe Diricq. J’ai eu l’idée de combiner ma recherche avec les travaux interdisciplinaires sur “L’objet qui parle”. Pour moi, c’est une base concrète pour tester un processus, qui reste encore assez abstrait dans ma tête. C’est un beau prétexte pour me concentrer sur ma recherche à travers cette collection d’objets. “L’objet qui parle” a résonné à ce que je faisais pour “Public à l’œuvre” : faire parler les objets dans un commissariat participatif, avec des citoyens non-professionnels. On faisait partager des expériences personnelles à partir d’objets des musées. L’objet peut produire des récits différents en fonction de qui s’exprime à son sujet. L’objet devient un médium. Il ne s’agit pas seulement de parler de son fonctionnement. Je voudrais organiser des ateliers de réflexion participative, des “conversations” avec des objets, pour faire surgir des thématiques à partir d’eux. Ensuite, je m’attellerai à la conception de l’œuvre-installation à partir de réflexions collectives autour de la collection, J’ai envie de me laisser influencer par les autres mais l’œuvre qui sera produite restera une impulsion personnelle, qui pourrait d’ailleurs aller vers le contraste. Actuellement, je n’ai pas d’idée précise sur le résultat que je pourrai obtenir. Impossible de dire dès à présent ce qu’il adviendra au terme de cette résidence! En revanche, le processus exploratoire sera partagé grâce à un carnet de recherche.

Il y a aussi une forme d’engagement dans le travail que tu envisages…
Oui, j’aimerais que les expositions proposent des visions sur des actions concrètes que chacun peut mettre en œuvre. Il y a une vraie notion d’engagement, la recherche d’un impact sur le visiteur, sans que ce soit une leçon de morale. À travers la collection Diricq, il y a vraisemblablement des thématiques sociétales et contemporaines à explorer.

 

Rédaction :

Noémie Drouguet

Shake in Conservation 2021 : postulez !

L’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège est partenaire de la deuxième édition de Conservation Talks : Big Research in Tiny Speeches qui aura lieu en février 2021 à Bruxelles.

 

Ce colloque d’une journée entière permettra aux professionnel·le·s de la conservation ainsi qu’aux étudiant·e·s dans le domaine de présenter leurs recherches et de partager leurs connaissances et leurs expériences. Le format est dynamique puisque chaque exposé ne devra pas dépasser 10 minutes. Cet événement souhaite vraiment démontrer et partager la diversité de la recherche académique en conservation en Belgique.

 

 

Proposez votre présentation ou votre poster

Il vous est possible de postuler pour proposer un présentation ou un poster concernant un mémoire de master, une thèse de doctorat ou tout travail de recherche dans le domaine de la conservation et réalisé dans une université ou une haute école belge. Les candidatures sont ouvertes à tou·te·s, diplômé·e·s (récemment ou non) ou étudiant·es : il s’agit ici de permettre à ceux et celles-ci de faire leurs premiers pas de le monde professionnel.

L’événement sera en anglais mais les débutant·e·s sont plus que bienvenu·e·s !

Intéréssé·e ?

Vous avez jusqu’au 30 septembre 2020 pour rendre votre candidature. Le programme final sera publié à la mi-novembre.

 

À noter dans vos agendas

Jeudi 25 février 2021 de 9h30 à 17h30

Musée de la Bande dessinée de Bruxelles

Conservation Talks: Big Research in Tiny Speeches

 

 

Contacts

shakeinconservation.be

  SHAKE in Conservation

  SHAKE in Conservation (groupe)

  Shake_iC

La Joconde et le Mustang, une conférence de Muriel Verbeeck

Cette année marque le vingtième anniversaire du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF). Pour l’occasion, un colloque scientifique sera dédié aux professionnels du patrimoine, conservateur·trice·s, restaurateur·trice·s, architectes, aux scientifiques qui travaillent à la connaissance de la matière des biens culturels, aux enseignant·e·s qui forment les futurs acteur·trice·s de la conservation du patrimoine. Il montrera les avancées récentes de la science au service de l’art, le progrès des connaissances que permet l’interdisciplinarité, l’évolution des principes qui régissent la conservation et la restauration des œuvres patrimoniales, les nouvelles technologies développées pour les préserver, les valoriser et les transmettre. Le tout se déroulera le mercredi 20 novembre à la Cité de l’architecture et du patrimoine.

 

C’est dans ce cadre que Muriel Verbeeck, enseignante sein de la section Conservation et Restauration des œuvres d’art (CROA) à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège, proposera une conférence intitulée, “La Joconde et le Mustang. Réflexion sur la théorie et la pratique de conservation des objets et œuvres d’art” :

La Contemporary theory of conservation de Salvador Munoz-Vinas a-t-elle marqué un changement de paradigme dans la façon dont nous pensons la conservation-restauration ? Les divergences d’approche entre conservation « continentale » et « anglo-saxonne », bien présentes déjà au milieu du XXe siècle, se sont-elles accusées ou résorbées ? Comment penser l’évolution de la discipline au XXIe siècle ?
L’Amérique latine, l’Asie, l’Afrique, ont, depuis un quart de siècle, acclimaté des concepts et des pratiques à leur réalité : leur expérience est à même d’enrichir notre réflexion. Les apports scientifiques, les nouvelles technologies, y compris de l’information — bientôt, l’intelligence artificielle —, invitent à repenser l’interdisciplinarité en un sens plus large, incluant les sciences humaines et sociales, mais aussi l’éthique. La conservation de demain sera en effet « soutenable », équitable, durable -non dissociable des grands bouleversements politiques et sociaux qui s’annoncent.
Dans ce contexte, on peut s’interroger sur le rôle des institutions et des centres de formation dans la réflexion sur l’acte de restaurer. Leur rôle fédérateur, leur visibilité en font des acteurs majeurs de la re-conceptualisation de la discipline, et de sa reconnaissance. Loin d’être une citadelle assiégée ou battue par les flots, la conservation qualifiée de « classique » présente tous les atouts d’une caravelle ; elle connaît son port d’attache, ses horizons sont ouverts, et sa riche cargaison mérite un inventaire.