Deux ans et demi après le lancement du projet, l’exposition Unfree Labour a ouvert ses portes au public à la DASA à Dortmund où elle reste visible jusqu’au 15 janvier. Fruit du travail d’étudiant.e.s et d’enseignant.e.s de notre école, mais aussi de l’Université de Liège et de l’Université du Luxembourg, cette exposition interroge la limite – floue – entre le travail libre et le travail non-libre, à travers un focus sur quelques situations qui nous sont, pour certaines, assez familières. Elle adresse aussi des questions aux consommateurs et consommatrices que nous sommes toutes et tous… L’exposition a été réalisée en partenariat avec quatre musées, qui la présenteront successivement : outre la Dasa, qui l’accueille actuellement, l’expo sera aussi présentée au Muar (Kayl, Luxembourg) en février prochain, à la Fonderie (Bruxelles) en juin et au Bois du Cazier (à l’automne prochain).

Une conception muséographique et scénographique basée sur des propositions initialement formulées par des étudiants
Après les premières réunions entre partenaires du projet, un workshop de deux jours a été organisé en octobre 2020 par les étudiants de master en Design social et numérique (CVG), avec Marie Sion, Olivier Evrard et Florence Plihon. Ce grand brainstorming a rassemblé une quarantaine d’étudiants de différents horizons ainsi que plusieurs spécialistes et a permis de tracer les grandes lignes l’exposition :

Comment traduire ces intentions par la scénographie et le design graphique ?
Les concepts qui sont-tendent la forme, l’ambiance et l’identité visuelle de l’exposition sont : l’inconfort, le flou, l’invisible rendu visible (ou inversement), l’identité qui s’efface, l’évocation de situations concrètes, familières pour la plupart, le tout sous le regard de jeunes femmes et hommes, qui nous fixent dans les yeux

Concrètement, bien que l’exposition ne soit pas grande, le parcours évoque le labyrinthe, avec quelques passages légèrement oppressants. Des « vitrines » qui présentent par quelques accessoires et mises en scène derrière un fin grillage plutôt qu’une vitre. Il faut faire un léger effort pour regarder à l’intérieur. Ce ne sont pas des trésors qui sont mis en valeur mais des éléments de la vie quotidienne, à regarder selon une nouvelle perspective. Cela peut mettre mal à l’aise. Pour passer d’un thème à l’autre, d’une section à l’autre, il faut se faufiler entre des visages des jeunes hommes et de jeunes femmes, qui nous regardent dans les yeux. Leur regard déterminé est très interpellant. Ils nous disent qu’ils veulent travailler librement ! Dans les différentes parties de l’exposition, les « objets authentiques » à mettre en valeur sont des témoignages, des interviews, du vécu raconté de différentes manières. Le visiteur doit regarder attentivement, écouter, tendre l’oreille, fouiller, pédaler, chercher à comprendre des réalités diverses, si proches de nous et pourtant si peu visibles.
Le visiteur entre dans un chantier de construction : l’échafaudage exprime une situation concrète où se pratique parfois l’exploitation de personnes en situation précaire. De plus, l’échafaudage est universel et son principe existe depuis des siècles. Sur un plan plus conceptuel, il renvoie à l’idée de chantier, en tant que travail en cours, à la fois pour rendre visibles des situations que nous ne voulons pas toujours regarder en face, et pour montrer que les solutions sont toujours cours en construction. Les bâches translucides qui entourent l’espace d’exposition permettent d’apercevoir certains éléments, en cachent d’autres, jouent sur le flou.

A l’entrée, des cubes portant des extraits de grandes déclarations, accueillent le visiteur. Chacun a droit au travail, à des conditions de travail équitables etc. Bien sûr, quoi de plus normal ? Qui prétendrait le contraire ? Pourtant, le portrait « haché » de l’affiche semble dire autre chose : le travail peut troubler, affecter notre propre identité, déshumaniser parfois. Ce visage, comme passé à la déchiqueteuse de documents, nous fixe avec un air déterminé qui peut mettre le visiteur mal à l’aise. Le ton est donné.






En tant qu’enseignants, nous sommes heureux d’avoir pu travailler sur cette thématique avec nos étudiants et avec nos collègues Sophie Goblet, Marie Sion, Florence Plihon, Maud Dallemagne et Daniel Renzoni, pour ne citer que celles et ceux qui se sont le plus impliqués. Pour les musées partenaires de ce projet, travailler avec des jeunes en cours de formation constitue une prise de risque – même s’ils sont encadrés par leurs enseignants – et nous les remercions chaleureusement de nous avoir fait confiance pour mener à bien avec eux ce beau projet.
Arnaud Sohet et Noémie Drouguet
Témoins choisis du croisement, plus ou moins heureux, de la fonction et de la forme, les objets du quotidien rassemblés par le designer industriel Philippe Diricq s’offrent à de multiples explorations. Étudiants et enseignants de l’École supérieure des Arts Saint-Luc Liège s’y aventurent depuis trois ans et donnent ici la parole à cette collection étonnante.
La curiosité qui anime le collectionneur, arpentant dès l’aube les brocantes à l’affût d’une trouvaille, a essaimé et inspiré les jeunes artistes, créateurs, designers, conservateurs-restaurateurs. Sensibles et engagés, ils se révèlent des citoyens capables de réfléchir aux enjeux de la société et enclins à devenir des acteurs de changement.
Car ces objets du quotidien, d’une apparente banalité, n’évoquent pas seulement l’ingéniosité et le besoin d’innovation qui s’expriment à chaque époque. Fondamentalement, les objets parlent de l’humain. Ils racontent l’histoire de notre culture domestique et industrielle ; ces artéfacts disent notre manière de produire et de (sur)consommer. Miroir et mémoire, ils partagent notre intimité. Ils nous interrogent sur ce que nous voulons conserver et transmettre. Dès lors, ils deviennent des prétextes pour des recherches pédagogiques et artistiques en phase avec les enjeux actuels du développement durable et de la préservation du bien commun.
Cette exposition s’inscrit dans le cadre du forum Sans transition
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Exposition accessible gratuitement
Du 6 au 26 novembre 2022
Du mardi au samedi, de 14h à 18h (ou sur rendez-vous pour les groupes)
Au Théâtre de Liège et à la Société Libre d’Émulation
Photos du finissage (performance de Sarah Wery et présentation du livre L’Objet qui parle – 26/11/2022) :

L’appel du Fonds de la Recherche en Art (FRArt – FNRS) est lancé : tout artiste ou collectif artistique, en collaboration avec une ou plusieurs Écoles Supérieures des Arts, peut répondre à cet appel et introduire un projet de recherche en art !
Retrouvez ci-dessous le Mini guide pour l’appel bi-annuel du FRArt 2023 :
Les projets sélectionnés pourront être financés durant un an. Les ESA ne doivent pas contribuer financièrement mais peuvent apporter leur soutien aux projets qu’elles sélectionnent. En retour, les artistes-chercheurs contribueront à dynamiser la recherche au sein des écoles.
Une belle opportunité que Saint-Luc ne voudrait pas manquer…
Le Département Recherche a élaboré, avec l’appui du Commission Recherche, un document pour clarifier le soutien qu’elle s’engage à apporter aux candidats et les bénéfices attendus, ainsi que la procédure d’évaluation et de sélection :
Les candidats, internes ou externes, sont invités à manifester dès que possible leur intention de déposer un dossier auprès de l’ESA. Les propositions complètes doivent être déposés à l’ESA le 31 octobre au plus tard, pour la première phase de sélection !
Une séance d’information aura lieu le mercredi 28 septembre à 12h30 au local A108.
Sur demande à Noémie Drouguet, il est possible de suivre la séance à distante, merci de prendre contact avec elle.
Pour toute question ou aide à la rédaction du dossier, contactez Noémie Drouguet
Voir aussi le règlement du FRArt :

L’an passé, c’était au tour de Carolina Bonfim, soutenue par notre ESA, d’obtenir la bourse du FRArt avec son projet La dernière archive. Performer le patrimoine disparu du Musée national de Rio de Janeiro. Vous pourrez retrouver une partie de son travail et ses recherches sous la forme d’une performance visible, du jeudi au samedi, lors de la future exposition L’objet qui parle, qui se tiendra du 6 au 26 novembre au Théâtre de Liège et à la Société Libre d’Émulation. Toujours dans le cadre de cette exposition et de sa bourse FRArt, Carolina organise le 18 novembre, une journée d’étude ouverte à tous à l’Université de Liège autour de ses recherches.



Témoins choisis du croisement, plus ou moins réussi, de la fonction et de la forme, les objets du quotidien rassemblés par le designer Philippe Diricq s’offrent à de multiples explorations.
Étudiants et enseignants de l’école s’y aventurent depuis deux ans et donnent la parole à cette collection étonnante.
L’objet qui parle présente l’étonnante collection d’objets du quotidien constituée par le designer Philippe Diricq tel un terrain s’offrant à des explorations multiples : étudiants et enseignants s’y aventurent depuis deux ans, donnant la parole à ces « témoins choisis du croisement, plus ou moins réussi, de la fonction et de la forme ».
Initiative du Département recherche et du groupe de travail qui l’anime, le programme L’objet qui parle dessine un fil conducteur permettant de parcourir l’extraordinaire richesse d’un thème qui, ancré dans le concret – la présence des objets dans l’école –, s’en dégage pour suivre des chemins propres d’une part à la production artistique et d’autre part à la recherche-création. Dès son arrivée en septembre 2019, ce “support pédagogique” hors-normes a suscité l’enthousiasme et a révélé des opportunités de collaboration pédagogique interdisciplinaire tout en servant de point d’ancrage pour des activités de recherche. Les quelques 250 objets confiés à l’école par Philippe Diricq rejoindront bientôt Charleroi, où ils seront conservés au BPS22 et exposés au centre de formation de Design Innovation.
L’exposition présentée durant le mois d’octobre s’inscrit dans une démarche de laboratoire, elle est évolutive et interactive. Elle va s’enrichir progressivement de travaux d’étudiants et des commentaires des visiteurs invités à « faire parler » les objets et elle sera animée par un workshop sur la perception tactile comme moteur de création. Dévernissage le 28 octobre à 18h, en présence de Philippe Diricq.
Informations pratiques
Accessible gratuitement
Du 5 au 31 octobre 2021
Du mercredi au samedi
De 14h à 18h
Au B9
Cette exposition a bénéficié du soutien de la Sowalfin