Imaginer des futurs collectifs

Du 3 au 7 novembre 2025, la section Bande Dessinée de l’ESA Saint-Luc Liège a consacré une semaine entière à un workshop collectif ambitieux intitulé « Trace du futur, la coulée continue », mené avec le soutien de Wallonie Entreprendre.
Sous la direction de la designeuse sociale Charlotte Burgaud, les étudiant·es ont exploré, par le dessin et la narration, la possibilité d’utopies collectives et de futurs à réinventer ensemble.

Un laboratoire de création partagée

Durant cinq jours, La Box et la Salle Capitulaire se sont transformées en un véritable laboratoire de création partagée.
Les étudiant·es y ont croisé leurs imaginaires, réinventé des traditions, pensé de nouvelles formes de vivre-ensemble et questionné la place du collectif dans la société de demain.

Le point de départ du workshop s’est construit de manière ludique et collégiale :

Imaginez-vous en 2063, après qu’un tsunami ait ravagé la Terre entière en 2026.
Tous les humains ont perdu leurs doigts et se nomment désormais les JAVONOK.

À quoi ressemblerait ce monde ? Comment fonctionnerait-il ? Comment les rescapé·es auraient-ils pu recréer une société où les citoyen·nes bénéficient d’une vie digne ?
C’est à partir d’un Gouvernement et de plusieurs ministères (travail, santé, économie, enseignement, relations, intérieur, culte, tourisme) que les débats ont pris forme pour élaborer une nouvelle stratégie, un nouveau monde.

Créer un nouveau monde

Les décisions des JAVONOK ne tardèrent pas à émerger :

• Mise en place du revenu moignon universel ;
• Conditions de travail décentes et enseignement minimisant les inégalités ;
• Valorisation des métiers utiles et création d’une charte pour les entreprises ;
• Tourisme responsable, police antifasciste, prisons réhabilitatives, banques publiques,
• … et même la construction d’une bulle de protection contre les extraterrestres !

Entre tension, humour et engagement

La genèse de cette nouvelle société ne fut pas exempte de moments de drôlerie, d’émulation, de tension ou parfois de découragement.
Mais l’objectif commun — et surtout les échanges entre étudiant·es, professeur·es et intervenant·es — ont constitué la véritable force de ce workshop collaboratif.
Les participant·es ont expérimenté de nouvelles formes de narration à travers installations, vidéos, performances, affiches, tracts, schémas et récits visuels, témoignant de leur implication et de leur créativité.

Des artistes invités pour nourrir la réflexion

Chaque journée fut également rythmée par la venue d’artistes invité·es venus nourrir la réflexion et ouvrir de nouveaux horizons :

• Werner Moron, artiste multidisciplinaire, a ouvert la semaine en interrogeant les liens entre art, société et citoyenneté ;
• Xavier Bouyssou, auteur de Toonzie et Le Livre Oracle, a partagé son approche narrative mêlant science-fiction et humour graphique ;
• Mc Cloud Zicmuse, musicien et performeur, a apporté son univers poétique et expérimental, entre musique, performance et arts visuels ;
• Enfin, le duo JJ Van Panure (Leïla Fromaget et Anastasia Gaspard) a présenté, en visio, leur projet singulier autour de la fève comme objet artistique et symbolique.

Des rencontres riches, inspirantes et questionnantes, qui ont renforcé la dimension collaborative et réflexive de cette aventure collective.

Restitution et exposition à La Box

La semaine s’est conclue le vendredi 7 novembre par une restitution et un vernissage à La Box, où les étudiant·es ont exposé les traces de cette expérience : fresques, planches, dessins, vidéos, installations et récits visuels témoignaient d’une imagination foisonnante et d’un véritable esprit d’expérimentation.

Une édition inspirante

Ce workshop, soutenu par Wallonie Entreprendre, illustre parfaitement la philosophie de l’école : encourager la créativité, la coopération et la recherche artistique comme moteurs d’innovation et de transformation sociale.Une édition inspirante, qui ouvre la voie à de nouvelles explorations du dessin comme outil de réflexion sur notre futur commun.