Lieu : La Box – ESA Saint-Luc Liège
Date : Jeudi 2 octobre 2025
Pour marquer la rentrée académique 2025-2026, l’ESA Saint-Luc Liège a organisé une nouvelle édition de son Point Recherche, un rendez-vous qui met à l’honneur les projets menés par les enseignant·es, étudiant·es et invité·es de l’école. Cette année, la soirée s’articulait autour de la thématique annuelle « La réparation », explorée sous des angles artistiques, pédagogiques, sociaux et philosophiques.
En ouverture, Roland Decaudin a présenté les enjeux de cette nouvelle orientation thématique. Dès cette année, l’ESA Saint-Luc Liège adopte une thématique annuelle qui irrigue plusieurs moments forts de la vie de l’école : les soirées Point Recherche, la Semaine Transversale et une grande exposition publique en fin d’année.
En 2025-2026, c’est « La réparation » qui occupe cette place centrale. Notion plurielle, elle invite à porter attention à la fragilité et à l’altérité, tout en favorisant des pratiques artistiques durables, engagées et porteuses de sens.
Cette thématique s’enracine dans des projets développés en 2024-2025 : usage de la technique japonaise du kintsugi, conception d’objets pensés pour plusieurs vies, adoption de l’orthographe inclusive, ou encore design participatif d’un monument pour la paix. Autant de pratiques qui témoignent d’un dialogue fécond entre création et réparation.
Plusieurs interventions ont illustré la diversité des approches possibles.
Célia Charbaut et Stefan Askew ont présenté le village circulaire, une initiative où réparer revient à créer, encourageant les étudiant·es à s’approprier les matériaux et à réinventer les usages.
Valérie Rousseau, historienne de l’art et conservatrice-restauratrice, a proposé une réflexion sur le tiraillement entre création et restauration, en présentant diverses techniques de réparation artistique.
Lidya Theodoridis a dévoilé Deuil blanc, un projet touchant autour de la perte de mémoire liée à la maladie d’Alzheimer, où l’art devient un vecteur de réparation symbolique des liens familiaux et mémoriels.
Enfin, Odile Knubben a présenté L’écho des flots, un dispositif commémoratif dédié aux inondations de Pepinster, transformant les récits personnels en mémoire collective partagée.
Moment fort de la soirée, l’intervention de Julien Jeusette a apporté une dimension théorique et critique à la réflexion.
Chercheur en littérature et philosophie politique, actuellement directeur de programme de recherche au Käte Hamburger Kolleg CURE (Université de la Sarre), Julien Jeusette explore les pratiques culturelles de réparation et les “fantômes” de l’Histoire.
À travers une analyse fine de récits fictionnels inspirés de traumatismes historiques, il a montré comment la littérature et les pratiques artistiques permettent de faire résonner des blessures collectives, de réinscrire les silences dans des narrations partagées, et d’ouvrir des espaces de réappropriation critique du passé. Son intervention a permis de lier la notion de réparation à des enjeux mémoriels et politiques, soulignant la puissance de l’art comme outil de résistance et de transmission.
Un moment d’échanges conviviaux e expérience enrichissante
La soirée s’est conclue autour d’un verre de l’amitié, propice aux échanges informels entre participant·es, invité·es et membres de la communauté de l’ESA Saint-Luc Liège. Les discussions ont prolongé les questionnements soulevés, confirmant la richesse et la pertinence de cette thématique transversale pour l’année à venir.