• La recherche à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc Liège
  • Un axe de recherche fédérateur : « Bien commun » 
  • Les nouvelles technologies : un axe “de traverse” 
  • Une approche méthodologique spécifique en CVG, DI et AI : de la pédagogie du projet à la recherche par le projet 
  • Le patrimoine culturel, un bien commun fragile à conserver et à transmettre 
  • La recherche dans nos sections… 
  • Coordination de la recherche 
  • Le Département recherche
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Un axe de recherche fédérateur : « Bien commun » 

La nécessité autant que le désir de partir d’un dénominateur commun a débouché sur un terme fédérateur et transversal : le « bien commun ». Cette notion renvoie au constat de l’existence d’une humanité commune, en quête de bien-être, à préserver dans un monde en perpétuelle évolution, où certains changements brutaux génèrent des menaces d’ordre matériel, technique, écologique, économie, moral et politique. De là découle l’envie de réagir pour inventer, restaurer, protéger, garantir un « convivialisme », un « art de vivre ensemble ». Cette notion pourrait sous-tendre la recherche, à travers une attention à prendre soin les uns des autres ainsi que de la nature, une volonté de formuler, en tant que designer (au sens large) et en tant qu’artiste, des réponses aux questions qui se posent, à travers ce qui est toléré et ce que l’on devrait s’interdire (recherche d’éthique) – dans le respect de la quête de sens et de spiritualité propre à chacun. Le « bien commun » devient l’axe principal de la recherche, c’est-à-dire tout à la fois l’impulsion et le garde-fou, un concept opératoire reliant la politique et la pratique. 

La posture du chercheur, dans cette perspective, consiste à identifier les facteurs de changements et d’évolution qui traversent la société de manière à répondre aux besoins, proposer des solutions innovantes, accompagner des processus de changement ou infléchir des comportements. L’enjeu est de taille : il s’agit d’interroger la notion de bien commun et de répondre aux problématiques sociétales contemporaines à travers nos compétences et nos recherches en art et en design, tout en hybridant nos propres pratiques au contact des sciences humaines et sociales (anthropologie, sociologie,…) et des sciences appliquées. 

Les nouvelles technologies : un axe “de traverse” 

La recherche-création utilise ou détourne les nouvelles technologies pour développer des projets (conception numérique,…) ; elle propose des solutions (partiellement) technologiques pour répondre à des problématiques ou à des besoins. D’un outil, d’un moyen, le numérique devient un objet d’étude, qui peut être relié à l’axe principal développé ci-dessus : les technologies et leur impact sur l’homme, sur le bien-être, sur la santé représentent un enjeu, social, économique et politique, qui peut être appréhendé par le design au sens large. 

Une approche méthodologique spécifique en CVG, DI et AI : de la pédagogie du projet à la recherche par le projet 

Dès les premières années d’étude, la pédagogie “du projet” irrigue l’enseignement, spécialement dans les disciplines du design. C’est principalement ce modèle qui est à l’œuvre dans les travaux d’atelier et, dans une certaine mesure, dans le mémoire. Cette méthodologie, cette pédagogie de l’atelier qui est spécifique aux écoles d’art et de design, implique de se documenter sur le divers aspects (techniques, économiques, sociologiques…) d’un projet et aboutit à une proposition, une création, objet ou dispositif. Cette création répond à une situation précise ; la “recherche” ici consiste à nourrir un projet donné, pour qu’il réponde le mieux possible à une commande, à un besoin. Ce qui est produit témoigne en soi des recherches qui ont été menées, dans un processus créatif non-scientifique. En effet, cette “recherche” se satisfait de connaissances déjà disponibles. Même si le projet développe des applications nouvelles, il ne produit pas, à ce stade, de nouvelles connaissances, susceptibles d’enrichir un corpus scientifique. 

C’est en montant en puissance et en généralisation que le projet peut devenir le cœur d’une recherche, le moteur d’un axe de recherche. La recherche par le projet n’est pas uniquement tournée vers le résultat, le dispositif ou l’objet créé. Ici, le “projet” est une notion beaucoup plus large, un laboratoire qui permet de faire de l’expérimentation. Le “projet” répond donc ici à une autre définition : il n’est pas (plus) le lieu de création d’un objet ou d’un dispositif mais un processus, une méthode pour proposer des expériences. Il s’agit donc d’une forme de recherche fondamentale. 

Le design au sens large peut être considéré comme une discipline scientifique à partir du moment où il répond à des questionnements auxquels d’autres disciplines, académiques, ne peuvent répondre ou auxquels elles ne peuvent répondre seules. Observation, transversalité et hybridation des savoirs et des méthodologies apparaissent comme les maîtres-mots pour guider “notre” recherche et inventer quelque chose qui soit complémentaire à ce qui se fait à l’université. Ce design “scientifique” s’assigne comme projet de contribuer à une meilleure connaissance de la condition humaine ou encore à “maintenir ou améliorer l’habitabilité du monde” (Alain Findeli), en s’appuyant sur l’épistémologie et la méthodologie de la recherche en design, ou par le design. Il s’agit d’un type de recherche actif, situé et engagé. 

Le patrimoine culturel, un bien commun fragile à conserver et à transmettre 

Au sein de la section de Conservation-restauration des œuvres d’art, l’attention est portée sur le patrimoine culturel – tout ce que nous choisissons de transmettre aux générations futures, qu’il s’agisse de vestiges séculaires ou de création actuelle, et à l’égard de quoi nous exerçons une responsabilité collective. Les efforts de conservation-restauration des biens patrimoniaux, souvent fragiles, ne se conçoivent qu’à travers la relation, fragile également, qui unit entre elles les générations d’humains par le fil que ces biens tissent entres elles. 

A titre d’exemple, la section CROA a commencé à étudier et restaurer le Bethléem verviétois, patrimoine matériel et immatériel, selon une démarche qui comporte un dialogue avec les parties prenantes et de la médiation.  

Plus sur la recherche en CROA : renvoyer vers une autre page, actualisée: 

Un master à finalité approfondie est organisé depuis 2006, en collaboration avec l’Université de Liège. Dès lors, les activités de recherche ont débuté. Elles se sont amplifiées à partir de 2008, notamment par des publications et la participation régulière à des colloques, et continuent à y être menées, parfois par les enseignants à titre individuel, parfois en collaboration étroite avec des étudiants de master et des doctorants. La revue scientifique Ceroart (https://journals.openedition.org/ceroart/) créée en 2007 par des enseignant·e·s de la section avec le soutien de l’ESA, est devenue une référence incontournable dans le domaine de la conservation-restauration. 

Actuellement, les recherches en CROA touchent à des domaines différents, en fonction d’initiatives personnelles et de diverses opportunités : l’art et les matériaux contemporains, une recherche appliquée sur le patrimoine marocain, la coopération avec des institutions académiques et patrimoniales congolaises… Certaines de ces recherches se font en collaboration avec le Centre européen d’Archéométrie de l’ULiège dans une démarche interdisciplinaire, d’autres au niveau international. Des enseignant.e.s de la section de Conservation, restauration des œuvres d’art sont membres de l’unité de recherche mixte et interfacultaire « AAP » (Art, archéologie, patrimoine). http://web.philo.ulg.ac.be/aap 

Le doctorat dans le domaine « Art et sciences de l’art » de Catherine Defeyt (« Les pigments bleus de phtalocyanine de cuivre dans le champ du patrimoine artistique », en 2013) a bénéficié d’une co-promotion et d’un suivi par les enseignants de cette formation et ceux de l’ULiège.  

La recherche dans nos sections…

Vous pouvez également retrouver les actualités et les avancements de certains projets via la section Actus de notre site web, dont la catégorie Recherche grandit chaque jour un peu plus. 

Commission recherche